La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 21 septembre 2018

L’ordre de mort allait être donné. Raoul éprouva la volupté du péril.

Maurice Leblanc, La Comtesse de Cagliostro, 1924.

Il s’agirait d’une des premières aventures d’Arsène Lupin, à une époque où ce nom n’était pas encore connu et où il préférait celui de Raoul d’Andrésy – mais elle a été écrite après les récits les plus connus. D’où une atmosphère de jeunesse, de maladresse, de passion : le prodige est déjà là, mais c’est un tout jeune homme.

Lui aussi, comme les autres, il éprouvait un malaise inexplicable et subissait l’impression mystérieuse qui se dégageait de cette créature et de certains détails de sa vie et de son apparence physique. Et il l’interrogeait, malgré lui, comme si la jeune femme pouvait répondre au nom de celle qui jadis avait servi de modèle à la miniature.

Au début de l’histoire, Raoul, donc, sauve de la mort une magnifique jeune femme. Elle s’appelle Joséphine, se prétend détentrice des secrets du magicien Cagliostro et surtout aurait traversé les siècles sans voir sa jeunesse s’altérer. Mais cette femme cache bien des secrets. Et l’un d’eux tourne autour d’un trésor fabuleux enfoui quelque part en Normandie (bah tiens). De la belle sorcière ou du jeune Raoul ou encore d’un groupe d’hommes financés par les jésuites (mais bien sûr), qui s’emparera du magot ?
Un roman qui se lit rapidement et qui est marqué par son atmosphère particulière. Ici Lupin n’est pas encore Lupin et il est amoureux. Il découvrira au fil des pages la défaite, la trahison et quelques autres calamités. J’ai trouvé que tous ces secrets étaient un peu compliqués et tirés par les cheveux, mais j’ai lu le roman avec beaucoup de plaisir. Cela fait aussi du bien que Lupin trouve un ennemi à sa hauteur, infernal et secret, aux moyens colossaux. Le ton est moins à la rigolade.

Que tout cela est beau ! Quelle magnifique aventure ! J’ai toujours eu la certitude que le passé avait légué au présent de ces trésors fabuleux dont la recherche prend inévitablement la forme d’un insoluble problème. Comment en serait-il autrement ? Nos ancêtres ne disposaient pas comme nous des coffres forts et des caves de la Banque de France. Ils étaient obligés de choisir des cachettes naturelles où ils entassaient l’or et les bijoux, et dont ils transmettaient le secret par quelque formule mnémotechnique qui était comme le chiffre de la serrure.

D'autres aventures de Lupin sur le blog :
Et d'autres romans de Maurice Leblanc :

J.É. Blanche, Portrait, 1888, Pastel, Petit palais.

Aucun commentaire: