La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 13 mars 2019

Faut-y qu’ce soit un fantôme !

Guillaume Sorel, Le Horla, d’après Guy de Maupassant, 2014, édité Rue de Sèvres.

Après ma relecture du Horla, la longue nouvelle si réussie de Maupassant, j’étais curieuse de lire cette adaptation BD, qui a obtenu un certain succès. Elle tient plutôt ses promesses.
Le dessin est très beau, très précis, avec de grands aplats aquarellés pour rendre les paysages de bord de Seine, des contrastes de couleurs qui traduisent bien les états d’âme du personnage.
Deux bonus : D’une part, Sorel ajoute un chat à qui le narrateur peut se confier et parler. La fiction du journal intime est en effet moins propice à une BD qu’à une nouvelle et il paraît plus naturel de s’adresser au chat qu’au papier. Cela permet des effets plutôt réussis, car le chat est un animal susceptible de percevoir des « choses » qui échappent aux humains, ce qui renforce le propos général. D’autre part, le séjour à Paris du narrateur est le prétexte pour Sorel de rappeler, par le dessin, de célèbres œuvres du XIXsiècle, Degas ou Toulouse-Lautrec, ou une nouvelle de Barbey d’Aurevilly. Un moyen original d’ancrer l’œuvre dans un imaginaire et une époque.
Un petit bémol : il m’a semblé que la BD tranchait trop dans l’interprétation que l’on peut faire du « horla » alors que le texte de Maupassant prend soin de rester très ouvert. C’est peut-être inhérent au fait d’avoir affaire à un média visuel, ayant besoin du support des images.
Bref, bonne pioche !





2 commentaires:

Missycornish a dit…

ça à l'air sympa cette b.d. En tout cas les illustrations sont belles. Je vais voir si ma médiathèque l'a dans ses rayons.

nathalie a dit…

Elle est très proche du texte de Maupassant, c'est un moyen de découvrir son texte si on ne le connaît pas. Et si on le connaît, c'est aussi très bien.