Honoré de Balzac, L’Interdiction, 1836.
Une longue nouvelle qui nous plonge au cœur de l’un des crimes silencieux accomplis par la haute aristocratie. L’héroïne est la marquise d’Espard, une grande dame, star des salons parisiens, qui hante plusieurs des romans de la Comédie humaine. Elle souhaite interdire son mari, qui jetterait son argent par la fenêtre, au bénéfice d’une femme ignoble, et qui maltraiterait ses enfants. Le dossier est pris en charge par le juge Popinot, l’oncle du bon docteur Bianchon. Disons-le : la marquise d’Espard n’est guère sympathique.
Bien sûr, ce récit fait écho au Colonel Chabert et à quelques autres. Encore un cas où les riches et les puissants utilisent le droit, à défaut de la justice, à leur profit. Nous nous situons également peu de temps après les événements racontés dans Le Père Goriot et Rastignac, qui se demande si la marquise pourrait ou non être sa maîtresse, se plaît à rappeler leur jeunesse à Bianchon. Ces deux-là ont bien progressé d’un point de vue matériel, mais leur exploration de la nature humaine leur en montre surtout les vilains aspects.
Balzac fait ici une incursion du côté de la riche et vieille noblesse, celle qui a pu bénéficier d’événements tragiques et scabreux en son temps, sous l’allure la plus distinguée.
Daumier, Bons confrères, 1860, collection Burrell Glasgow. |
c'est certainement parmi mes nouvelles préférées, noire à souhait et en la lisant je pensais à Mme Liliane Bettencourt sans doute largement abusée
RépondreSupprimerLe rapprochement n'est pas bête... C'est sûr que là, on est au coeur de ces crimes de famille qui animent la Comédie humaine.
SupprimerLu récemment, avec une fin à se rouler par terre de désespoir! Balzac est génial.
RépondreSupprimer(et j'attends ta chasseuse de trolls ^_^)
Ah ah ! Pour la chasseuse, ça ne m'étonne pas du tout de toi.
SupprimerEt oui, la fin est à pleurer.