La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 21 décembre 2019

Edward Burne-Jones

L’hiver dernier s’est tenue à Londres une magnifique exposition consacrée à Edward Burne-Jones, un artiste plus ou moins connu en France, mais dont je suis totalement fan.
Un peintre préraphaélite (1833-1898), que vous connaissez peut-être si vous êtes amateur de roman gothique ou de fantasy ou de chevaliers posant dans les fleurs.
Je vous renvoie à la fiche Wikipedia pour les détails biographiques. 
Aujourd’hui, je me contenterai de vous montrer mes photos et de faire « oh ah c’est beau ».

Une Annonciation (1861 Tate). Le panneau central représente une Vierge à l'enfant. De l'or, du rouge, des fleurs, des profils parfaits, des tissus incroyables.

Merlin (tout en noir) séduit par la fée Viviane (1873, National muséum Liverpool). Un grand tableau où la végétation fait écho aux corps des deux enchanteurs, eux-mêmes soulignés par les plis des tissus.


Une série composée pour une demeure privée, couvrant 4 murs, autour de la Belle au bois dormant (8174, Farington trust). Les panneaux historiés, avec des figures, alternent, avec des panneaux vides. La végétation, une aubépine a envahi le royaume. Les corps des chevaliers et des servantes sont très élégamment allongés et couverts par les ronces ou l'aubépine. Le héros en armure se tient prêt. On est juste avant que tout s'éveille. Tout est encore immobile et abandonné. C'est d'une très grande poésie.

Une variation sur le Concert champêtre de Giorgone : Le Chant d'amour (1865 Boston Fine arts), une mystérieuse femme rousse et un beau chevalier.
Il y a un vrai goût pour le médiéval : Lancelot du Lac, Merlin, les chevaliers, les contes, l'armure clinquante et le petit air mélancolique qui va bien, ainsi que les femmes forcément mystérieuses, souvent maléfiques (on ne nage pas en pleine modernité). Une peinture élégante, immobile et silencieuse. Les gestes sont suspendus. On ne sait pas trop ce que ressentent ces gens.


Le Matin de la Résurrection (1886, Tate) avec deux adorables anges en gris, un peu rousses aussi les anges, Marie-Madeleine effrayée et le Christ dont le profil se détache sur l'or.


Une série de tableaux sur Persée. Dans le premier, Persée cherchant à attraper l'oeil unique que se partagent les Parques. Regardez les mouvements des mains et des bras, les courbes des corps et ce camaïeu de gris ! Dans le second Persée montrant la tête de Méduse à Andromède en se servant du miroir d'un bassin. Regardez les trois visages qui apparaissent dans l'eau, le jeu de reflet des mains, et ces fleurs si merveilleuses !

À noter que Burne-Jones a produit de nombreux modèles pour les arts dits décoratifs (tapisseries, vitraux, céramiques) et qu’il a approvisionné tout le Commonwealth. Vous pouvez donc admirer ses vitraux à Vancouver ou à Melbourne, mais également en Inde.
Le Sommeil de Chaucer, un très joli vitrail que vous pouvez admirer au V&A.

 Cet article beaucoup trop long témoigne de mon enthousiasme.

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