La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 28 mars 2020

Les Rameaux

La Passion du Christ commence par une grande fête collective : l’entrée du Christ à Jérusalem, monté sur un âne. Il se fait connaître comme étant le Messie que les Juifs attendent. Il est accueilli par une foule en liesse qui agite des rameaux.
Aujourd’hui, chez les catholiques, il est d’usage de faire bénir ses rameaux, du buis en général pour remplacer les rames de palmiers, ou de l’olivier pour les sudistes ou tout autre végétal restant vert toute l’année.
L’examen de mon ordinateur montre un faible succès de ce moment (au profit des épisodes tragiques qui suivent). Mais j’ai quand même des petites choses à vous proposer.
D'abord ces deux ânes à roulettes utilisés lors de processions. L'un se trouve au Bode museum XIIe siècle et l'autre aux Cloisters XVe siècle (à gauche), mais il y en a aussi un au V&A.


Puis les fresques romanes de l'église de l'église Saint-Martin-de-Vic (un billet à leur sujet ici). Vous voyez le Christ sur son âne (qui a une tête merveilleuse) et les habitants de Jérusalem qui étendent des vêtements sur le sol et qui agitent des rameaux. De belles couleurs et un style très virevoltant avec tous ces plis dans les vêtements.


Dans un tout autre style, un artiste belge : James Ensor (1860-1949). Une eau-forte de 1898 intitulée L'Entrée du Christ à Bruxelles (Ensor a réalisé un tableau sur le même sujet en 1888). 
Il y a une atmosphère de kermesse ou de manifestation, avec tous ses képis en armes sur le devant, des drapeaux et des flonflons, des étendards et des revendications: Vive la sociale ! Les vivisecteurs belges insensibles. Fanfares doctrinaires. Les charcutiers de Jérusalem. Salut Jésus Roi de Bruxelles. Phalange Wagner fracassant.
Mais aussi des faces grimaçantes - la foule est plutôt inquiétante, dans la continuité de certains tableaux de Jérôme Bosch. Des visages y sont comme des masques, y compris des têtes de mort. Le Christ paraît bien petit et fragile.

Une version coloriée à l'aquarelle.

Cette année, le dimanche des Rameaux tombe le 5 avril, nous sommes donc un peu en avance sur le programme. On va dire que le calendrier 2020 est perturbé et voilà.
Les semaines précédentes, je vous ai montré des natures mortes (XVIIe et XIXe siècles) en prenant prétexte du Carême. La semaine prochaine, ce sera le moment de la Cène.

4 commentaires:

keisha a dit…

Toujours une passionnante série, et l'occasion de revoir Vic...

nathalie a dit…

J'ai eu la chance de visiter 2 fois l'église de Vic. Quel émerveillement !

miriam a dit…

Ensor! j'adore!

nathalie a dit…

Je connais très mal. J'étais complètement passé à côté de l'expo du musée d'Orsay et puis une expo de gravures à Arles m'a totalement séduite... Il faudra que je me rende dans les musées du Nord mieux faire sa connaissance.