Joaquín Sorolla

 Vous souvenez-vous de Sorolla ? Je vous avais parlé de ce peintre espagnol après ma visite de son atelier à Madrid. C’était il y a quelques années. Depuis, il a donné lieu à des expositions en France (à Giverny et peut-être à Paris), la plus récente était cet été, à Aix-en-Provence. Et comme je ne me lasse pas de son art et que nous avons particulièrement besoin de soleil et de lumière, je vous montre mes photos.

Joaquín Sorolla (1863-1923) est né à Valence. Il copie les maîtres au Prado, il séjourne à Rome, puis à Paris, où il découvre la peinture impressionniste. Il connaît le succès à son installation à Madrid, dès les années 1890. C’est aussi un succès international avec des expositions à Paris et à New York. Bref, un indispensable !

Bain sur la plage, 1908, Real academia de las bellas artes San Fernando, Madrid. Peut-être son chef d'oeuvre ? Quoique certain tableau avec un grand cheval soit aussi un monument. Mais vous avez ici un concentré de ce qui l'a rendu célèbre : la mer, les vagues, l'écume, la lumière incroyable du soleil en été, les enfants et la vie de famille, avec ces attitudes si justes, esquissées rapidement, mais de façon très réaliste.

Clotilde en robe grise, 1900, Musée Sorolla, Madrid. Sorolla a réalisé beaucoup de portraits, très réussis. Ici vous avez la chère Clotilde, présente dans de nombreux tableaux, dans un beau camaïeu de gris.

Ma femme et mes enfants, 1897, Musée Sorolla, Madrid. La vie de famille en été, plus libre qu'en ville. Les enfants courent partout dans leur grande robe rose, quand ils ne vont pas cul nu. Les femmes marient le blanc et le gris clair, une fleur rouge dans les cheveux (le chic décontracté, c'est ça). Les visages ne sont pas vraiment représentés, mais sont-ils bien nécessaires ?

Elenita à Biarritz, 1906, collection privée. La bourgeoisie distinguée est en vacances à Biarritz. Dans ce petit carton et celui du dessous on voit bien avec quel talent Sorolla manie les couleurs, avec notamment cette fleur rouge (décidément très à la mode chez les brunes) qui éclate sur un chapeau de paille ou une épaule.

Elenita sur le rivage, 1906, collection privée. Il y a aussi la vérité des attitudes, saisies en trois coups de pinceau, comme cette façon de se tenir, très libre, les mains sur les hanches, avec le cadrage qui tasse un peu les jambes.

Maria sur la plage de Biarritz, 1906, Musée Sorolla, Madrid. Mais quand même, cette lumière ! Quand le soleil du soir se reflète sur la mer et qu'on a un grand miroir blanc ou argenté. Et quand la robe blanche est dans l'ombre et qu'elle devient grise, rosée, un peu bleue !

La mer, 1902, Musée Sorolla, Madrid. Sorolla a peint plusieurs dizaines de paysages et a beaucoup représenté l'Espagne. Il a laissé aussi de nombreuses études sans motif avoué, avec la mer et les vagues. J'entends le roulis en les regardant, je sens la fraîcheur de l'eau et le petit frrtttt de l'écume qui se dépose et se retire. Non ?

Tout cela donne furieusement envie de prendre le train pour Madrid. Snif. Ce n'est pas encore pour tout de suite.