La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 27 juillet 2021

La famille mangeait du porridge et croyait à tout, même au bulletin météorologique.

 Saki (de son vrai nom Hector Hugh Munro), L’Omelette byzantine, recueil de nouvelles, traduit de l’anglais par Jean Rosenthal, parution originale 1930.

 

Avec un titre pareil… Nous sommes dans l’humour anglais, un peu acide et piquant, mais doux et parfumé en même temps. Le vrai.


Je vous promets que vous ne serez pas obligé de jouer au croquet, de parler à la femme de l’archidiacre, ni de rien faire qui soit susceptible de vous plonger dans l’abattement. Vous n’aurez qu’à vous habiller un peu, arborer une expression suffisamment aimable et déguster des crèmes au chocolat avec l’appétit d’un perroquet blasé. On n’en exige pas davantage de vous.


Ce sont des histoires de réceptions qui tournent mal, de thés un peu tanguants, de pasteurs et de gentleman et de lady, d’entourloupes et de manigances. Certains récits sont plus cruels et rappellent la dureté de la réalité contre quoi le confort ne protège pas toujours. La mort et la folie ne sont jamais loin.

On croise quelques allusions à Shakespeare, une moquerie bien amusante contre Agatha Christie et sa fameuse disparition, une allusion au vol d’un célèbre tableau au musée du Louvre.

L’ensemble tient du portrait de la haute société anglaise, avec ses habitudes et ses bonnes manières, ses grandes et petites hypocrisies (ah ! les domestiques) et ses délires inattendus (vous êtes-vous déjà réincarné en loutre ?). Il s’agit de se moquer de la comédie sociale, d’être féroce et de sourire.

 

Un bonbon, volontiers acidulé.

(Keisha doit le connaître par cœur)

 

C’était l’automne à Londres, cette saison bénie entre les rigueurs de l’hiver et les mensonges de l’été ; une saison honnête, où l’on achète des oignons de tulipe et où l’on s’occupe de se faire inscrire sur une liste électorale, car on croit perpétuellement au printemps et à un changement de gouvernement.

 

Merci Ysabel pour la lecture !

 

Beardsley, Café noir, 1895 encre, Cambridge Fogg museum

4 commentaires:

keisha a dit…

Pfff pour ne rien te cacher, L'omelette byzantine et La fenêtre ouverte sont toujours sur mes étagères depuis le siècle dernier, ainsi que The penguin complete Saki, un gros volume en VO de 944 pages. Tu comprends donc que mon cas est désespéré.
De plus, quand j'étais au lycée, je me souviens encore qu'on avait étudié une de ses nouvelles.
En relire? ^_^

nathalie a dit…

Je ne connaissais pas il y a encore quelques semaines, mais on me l'a prêté et donc voilà !
Tu as tous mes encouragements pour cette dure épreuve.

miriam a dit…

Je découvre. Merci

nathalie a dit…

Il n'est plus très connu apparemment.