Le blog est à Bath. C’est le premier jour, je me suis levée de bon matin pour découvrir la ville encore presque déserte et hop, première visite pour les fameux bains qui lui ont donné son nom.
Une source d’eau chaude (46 degrés) jaillit donc naturellement et abondamment du sol.
Les celtes rendaient déjà un culte à la déesse Sulis et avant l’arrivée des Romains ces eaux étaient déjà connues pour leur vertu curative. Mais les Romains voient les choses en grand. Ils fondent une ville, Aquae Sulis, Sulis étant identifiée à Minerve (déesse de la Santé), avec un grand sanctuaire et des thermes.
Quand les Romains plient bagage, tout s’écroule un peu même si en réalité les Saxons ont continué à utiliser les thermes et surtout à recourir à cette source quasi miraculeuse.
Et c’est justement au XVIIIe siècle, quand la ville se trouve cette vocation thermale à la mode et qu’il est décidé qu’elle a besoin d’un décor grandiose – à la romaine CQFD – que le bâtiment actuel est aménagé. C’est donc un bâtiment du XVIIIe siècle qui est édifié (par John Wood père et fils) sur un soubassement romain, mais en intégrant des parties médiévales et avec des aménagements importants au XIXe siècle.
Les premières fouilles archéologiques n’ont lieu qu’à la fin du XVIIIe et surtout pendant le XIXe siècle, mais les recherches se poursuivent toujours et ce sont grâce à elles que nous pouvons visiter ce grand musée.
Ce pavillon fait partie du Jardin botanique et a été édifié au XIXe siècle. Il porte le nom de la ville antique. |
Le célèbre bassin principal rectangulaire est bien romain. Il est particulièrement grand, tout simplement parce qu’à Bath il n’était pas nécessaire de chauffer l’eau. Grosse économie ! Les thermes romains de Bath sont donc exceptionnellement grands. Cette piscine est alimentée par une canalisation romaine en plomb, qui la relie directement à l'endroit où jaillit la source. Il reste également les fondations des autres bassins et bâtiments des thermes (chaud, froid, sudation, lieu de sport, vestiaires, etc.).
Attention, seul le bassin est romain ! La promenade sur le toit terrasse et les sculptures sont du XVIIIe siècle. Elles ont pour but de mettre en valeur le lieu et de camper une ambiance impériale. Du temps des Romains, le bassin était couvert par une vaste voûte de briques, dans laquelle s'ouvraient des fenêtres. L'endroit était éclairé par des torches et des bougies. Limiter la lumière permettait également de limiter la présence des algues.
(le jour de ma visite, l'eau tombant du ciel n'était pas spécialement ni chaude ni sacrée).
La source jaillit dans un bassin plus petit, qui est situé à la jonction de la partie thermale et de la partie religieuse du site. Ici c’était le cœur du culte, avec cette eau chaude, la vapeur qui s’en dégage, l’encens, la possibilité de jeter des ex-voto dans l’eau, la présence des prêtres, la musique… Mais il ne reste rien du grand temple et de tout cet ensemble. Le niveau du sol antique est situé bien plus bas que celui du sol actuel et nous pouvons seulement contempler les fondations.
La source tant attendue ! Les canalisations romaines sont bien solides. Et le bassin sacré.
On a retrouvé des fragments du fronton du temple de Sulis Minerve, avec ce visage comme un soleil. Flammes ou algues entourent un visage impressionnant.
La tête de bronze doré de la statue de culte de Sulis Minerve, qui était presque invisible pour les citoyens romains ordinaires, puisque seuls les prêtes pouvaient approcher du cœur du sanctuaire.
Le musée expose des objets très rares : les malédictions. Quand on voulait jeter une malédiction (le plus souvent pour un vol, de bien peu de valeur selon nos critères actuels), il suffisait de payer un scribe et celui-ci la transcrivait sur une tablette de plomb. Elle était ensuite transmise à la déesse. Ces tablettes mesurent seulement quelques centimètres carrés. Elles sont conservées par millier à Bath.
L’entrée est excessivement chère (26 livres !), mais évidemment le musée est extrêmement bien fichu, pédagogique et tout et tout. Et on peut goûter à la fameuse eau.
Si vous avez envie de grignoter, rendez-vous ensuite à The Pump Room ! Ce salon de thé est situé dans le même quadrilatère que les bains et a conservé son décor georgien. Jane Austen a dû y prendre le thé. Et d'ailleurs, dans Northanger Abbey (que je suis en train de relire au moment où je rédige ce billet), il est abondamment question de ce lieu. On peut y boire un verre de l'eau de la source (à la pompe !) comme le fait Mr. Allen. La fontaine est conservée, dans son petit pavillon, comme vous le voyez. On peut aussi y boire du thé et converser (c'est toujours possible) et parader comme le fait Isabelle (bon, je pense qu'aujourd'hui les employés seraient un peu étonnés de nous voir arpenter la salle en reluquant les jeunes gens).
Les prix sont tout à fait décents et le décor est fastueux. Pour un premier jour pluvieux, c’est réconfortant.
Précédemment, sur le blog, il a déjà été question des Romains en Angleterre avec le palais de Fishbourne et ses superbes mosaïques.
Découverte de Bath. La semaine prochaine, les Rooms ! Nous retrouverons Jane Austen.
Northanger Abbey, d'accord, lu et relu mais pourquoi s'en priver? Il y a des austenolâtres là bas, des plaques, des magasins de souvenir? (british et kitsch?)
RépondreSupprimerOui, c'est bien documenté, à l'habitude! On a la météo .^_^
Il y a un musée Jane Austen (pas visité) et une plaque à l'endroit où elle a vécu. Il est question d'elle quand on visite les Assembly Rooms (billet la semaine prochaine). Sinon les magasins de souvenir investissent tous les créneaux imaginables, tu penses bien.
SupprimerDonc on peut goûter! Mais peut on se plonger dans la piscine?
RépondreSupprimerMais enfin non ! Mais si tu veux faire trempette, tu peux profiter de la pluie ou aller au spa. Je précise que l'eau de la source ne possède aucune propriété curative particulière. Elle est seulement chaude.
SupprimerBritish et kitsch, j'en tremble d'avance.
RépondreSupprimerJ'envoie des messages qui n'ont pas l'air de passer ? Dis-moi si tu as eu le précédent sur La Pump room ?
RépondreSupprimerRien vu non. L'astuce est d'écrire son message, de le sélectionner, de le copier et d'envoyer le commentaire. Si tu as un doute sur son passage, tu fermes l'onglet et tu le rouvres pour actualiser la page et là hop tu colles le commentaire. Et poste-le en Anonyme ou juste avec le prénom, cela marche plus facilement.
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