La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 25 avril 2024

Une créature ailée survola la salle. Elle s’appelait Hypocrisie. L’assistance buvait du petit-lait.

 


 

Christian Goudineau, L’Enquête de Lucius Valérius Priscus, 2004.

 

Après un prologue trop long où on trouve un manuscrit inédit en latin, nous plongeons dans l’histoire. Un militaire romain à la retraite est sommé par le palais impérial (on est sous le règne de Tibère) d’enquêter sur les événements récents survenus en Gaule : une révolte a récemment éclaté à Augustodunum – Autun – et même si tout le monde a été massacré – pas de problème de ce côté-là – ce serait bien de connaître les vrais motifs de l’embrasement. Voilà notre Valérius parti sur les routes, en compagnie d’un secrétaire.

Que voilà un roman plaisant ! Nous voici plongés dans la Gaule tout juste romanisée : les citoyens y sont peu nombreux, les villes nouvelles sont en cours d’aménagement, mais les cités gauloises, même si elles sont abandonnées, conservent leur prestige. Notre héros aura ainsi la chance de visiter Bibracte et de constater de visu le décalage entre les promesses de l’empire et la réalité du terrain – ça ne s’implante pas tout seul un decumanus ! Je trouve que Goudineau raconte assez bien la difficile mise en place du modèle romain dans les fins fonds des campagnes.

Heureusement, parce que le livre n’est pas exempt de défauts, entre l’interminable prologue (même s’il est assez bien récupéré grâce à l’épilogue, c’est d’un planplan), la présence d’un seul personnage féminin notable (héroïne tragique torturée et fatale) et une intrigue un peu prévisible – Valérius n’est pas le stylet le plus affûté de l’empire.

Je note quand même des jeux de langue très amusants sur le subjonctif latin.

C’est un roman que j’ai lu avec un grand plaisir.

 

Lorsque César Auguste augmente les impôts, ou plutôt non, il ne les augmente pas seulement, il décide aussi d’y assujettir des cités qui, jusqu’alors, en étaient exemptées en vertu d’anciens traités ou d’une décision du dieu César, tu t’attends à ce que les gens soient contents ? Tous ces Julius ceci ou cela, ce sont les enfants ou les petits-enfants des cavaliers qui ont suivi César ou son divin fils aux quatre coins du monde, recevant récompenses et privilèges – notamment ces exemptions.

 


(l’année prochaine à Autun pour revoir l’église romane, les musées et visiter Bibracte ?)

 

L’avis de Keisha sur ce roman.

De Goudineau j'ai également lu Le Voyage de Marcus.


Enfant esclave,  IIe siècle ap. J-C, marbre, Nîmes, musée Romanité



 

 

7 commentaires:

  1. Un bon souvenir de lecture (et j'ai lu l'autre mais sans billet).
    (fascinée par la tête et la coupe de Depardieu sur la couverture du bouquin à droite)

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  2. @Keisha : Moi dictatrice, j'interdirai de mettre une photo de film sur la couverture d'un livre !

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  3. Une excellente idée de cadeau pour ma fille, étudiante en histoire que cette période de transition !

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  4. je l'avais déjà noté comme auteur c'est toujours bon les piqures de rappel

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  5. Il me tente je l'ai mis dans mon pense-bête de Babélio

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  6. @Athalie : L'autre livre que j'ai lu se passe également en Gaule romaine, il peut l'intéresser également.

    @Dominique : oui on oublie vite.

    @miriam : c'est une lecture détente.

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  7. Et tes restrictions font réfléchir !

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