Mia Couto, L'Accordeur de silences, première publication au Brésil en 2009, traduit du portugais par Elisabeth Monteiro Rodrigues, édité en France par Métailié.
Le narrateur est Mwanito, un enfant, qui vit à Jésusalem, un grand terrain, au Mozambique, ancienne réserve de chasse, avec son père, son grand frère, son oncle, un autre homme et une ânesse. Il hérite de la vision du monde de son père, que l'on devine plus ou moins fou et/ou menteur : le monde n'existerait plus, il n'y aurait plus personne, interdit de pleurer ou de prier, etc. Bien sûr c'est l'histoire d'un enfant qui grandit et d'une vision du monde qui explose sous les coups de la réalité.
Une longue première partie nous dresse le panorama de cette existence, des croyances du père aux découvertes des enfants. Ensuite, une femme blanche apparaît à la recherche d'un homme et les événements se précipitent.
Et je conclus que la « maladie du siècle » était un ennoyautement du passé, un mal composé du temps.
J'ai beaucoup aimé cette lecture, mais je me sens incapable de vous en parler. L'essentiel est la langue et la poésie, le souvenir des morts qui sont toujours à la limite des rêves et qu'il faut tenir à distance, les mots que Mwanito apprivoise en cachette et qu'il écrit en cachette sur des cartes à jouer, les histoires que l'on (se) raconte pour tenir bon.
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| Dunand Jean, Antilopes affrontées, 1930, laque, Quai Branly |
La famille, l'école, les autres, tous élisent pour nous une clarté prometteuse, un territoire dans lequel briller. Les uns sont nés pour chanter, d'autres pour danser, d'autres simplement nés pour être autres. Je suis né pour me taire. Le silence est mon unique vocation. C'est mon père qui m'a expliqué : j'ai un don pour ne pas parler, un talent pour épurer les silences. J'écris bien, silences, au pluriel. Oui, car il n'est pas de silence unique. Et chaque silence est une musique à l'état de gestation.
C'est une lecture commune.
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