La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mardi 23 décembre 2025

N'avions-nous pas semé les graines, ne sommes-nous pas utiles pour la terre

 

Louise Glück, Averno, 2006, traduit de l'américain par Marie Olivier, Gallimard. Édiion bilingue.

Octobre

Est-ce à nouveau l'hiver, fait-il à nouveau froid,

Franck n'a-t-il pas tout juste glissé sur la glace,
n'a-t-il pas guéri, les graines du printemps n'ont-elles pas été semées ?

La nuit n'est-elle pas finie,

en fondant, la glace n'a-t-elle pas
inondé les étroites gouttières

mon corps n'a-t-il pas été

sauvé, n'est-il pas en sécurité,

la cicatrice ne s'est-elle pas formée, invisible

au-dessus de la blessure

la terreur et le froid,

ne viennent-ils pas juste de prendre fin, le fond du jardin
n'a-t-il pas été tourné et ensemencé –

Je me souviens de la terre, rouge et dense,

en sillons secs, les graines n'ont-elles pas été semées,
les vignes n'ont-elles pas gravi le mur méridional

je ne peux entendre ta voix

à cause des plaintes du vent, sifflant sur la terre nue

Courbet, Scène d'hiver, 1936, Ashmolean


En dépit du titre, c'est bien la description de l'hiver. Rassurez-vous. Non seulement, les jours ne vont pas tarder à allonger de nouveau, mais en plus je reviens bientôt pour publier mes deux billets de fin d'année, avec le traditionnel bilan-bizarre. À bientôt et ne vous empiffrez pas !

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