La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



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jeudi 3 mai 2012

Comme il est rare que les mots nous viennent en aide lorsque nous avons le plus grand besoin de leur secours !


W. Wilkie Collins, Secret absolu, traduit de l’anglais par Marie-Thérèse Carton-Oiéron, 1e éd. 1857, Paris, Phébus, 2002.

Je viens de lire mon premier Wilkie Collins, afin de participer à ma manière au Club des lectrices et j’ai beaucoup aimé.
Il s’agit d’une histoire romanesque à souhait. Au début du récit, meurt l’épouse du capitaine Treverton, riche aristocrate de Cornouailles. À son agonie, elle a le temps de dicter à sa domestique Sarah Leeson une longue lettre, révélant un Secret, que la domestique doit impérativement remettre au maître de maison. Sauf qu’à peine est morte Mrs Treverton que Sarah cache la lettre dans un coin abandonné de la demeure et s’enfuit.
15 ans plus tard, nos héros sont un couple de jeunes mariés, Rosamund Treverton, la fille du capitaine et Leonard Franckland, un jeune aveugle. Ces deux-là comprennent progressivement qu’un Secret (oui, avec majuscule) est caché dans une mystérieuse chambre aux Myrtes du château… je m’arrête là pour l’intrigue. Qui est à la fois pas totalement inattendue (vu les obsessions de la société victorienne, on n’a pas trop de souci pour deviner le problème) et très bien menée, avec des rebondissements subtils, qui retardent au maximum le dénouement sans trop d’artificialité.

J’ai surtout apprécié l’art de Collins de faire vivre des personnages originaux et attachants comme l’oncle Joseph, le régisseur (formidable portrait) ou la bonne, les médecins… les personnages secondaires sont très réussis, vraisemblables, loin d’être des marionnettes et donnent de la vie au roman. Rosamund et Leonard m’ont moins plu – j’en suis à me demander si je ne les ai pas trouvés un peu jeunes (ainsi parlait mamie Marcelle).

Timon d’Athènes, abandonnant un monde ingrat, alla se retirer au fond de quelque grotte, d’où il laissa s’exhaler sur les flots en vers magnifiques son humeur atrabilaire, et savoura l’immense honneur d’être salué de « seigneur ». Timon de Londres s’isola de l’espèce humaine en se réfugiant dans une maison sans personne alentour, à Bayswater ; il exprima ses sentiments dans une prose minable et se contenta, pour tout titre, de « Mr. Treverton ».

La lecture est très agréable : ironie, humour, sensibilité et poésie, rien n’y manque. Vous pouvez également lire l'avis de Lili Galipette sur ce roman qui compte pour une participation au Challenge victorien d'Aymeline.



Osborn William Evelyn, Plage au crépuscule, port de Saint-Ives, 1895, Londres, Tate Collection, image RMN.