La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



mercredi 14 mars 2012

Pause


Sous le printemps marseillais, quelques lignes du poète suédois et dernier prix Nobel de littérature, Tomas Tranströmer :

Épilogue

La Suède est un bateau qu’on a tiré
à terre, dégréé. Ses mâts se dessinent âprement
sur le ciel crépusculaire. Et le crépuscule dure plus
longtemps
que le jour – le chemin qui y mène est caillouteux :
ce n’est que vers midi que la lumière arrive
et le colisée de l’hiver se redresse alors
dans la lumière de nuages fabuleux. Soudain,
une fumée monte des villages,
vertigineuse et blanche. Les nuages sont infiniment
hauts.
Près des racines de l’arbre céleste, la mer laboure
Distraite, comme à l’écoute d’on ne sait quoi.


Tomas Tranströmer, « Épilogue », extrait du recueil 17 poèmes paru en 1954, dans Baltiques. Œuvres complètes (1954-2004), traduit du suédois par Jacques Outin, Paris, Gallimard, 2004.

10 commentaires:

  1. Magnifique ! Il me faut retenir ce nom, Tranströmer ... comme fluvial transversal ... transcendant en tous cas !
    Bonne journée !

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  2. C'est le dernier prix Nobel de littérature, totalement inconnu par chez nous, mais magnifique oui. Et inattendu.

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  3. très beau, son prix Nobel semble bien mérité :)

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  4. Oui Aymeline, je suis en train de lire le recueil et je pense que je vais souvent en citer.

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  5. Bonjour, comme beaucoup de gens, je ne connaissais pas ce poète (même de nom). Son prix Nobel va permettre de réparer cette lacune car j'ai parcouru au moins un recueil qui m'a plu. C'est une poésie accessible. Bonne journée.

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  6. Bonjour Dasola. Je suis comme vous, je n'avais jamais entendu parler de lui. C'est pour cela que j'ai acquis ce recueil d'ailleurs et je suis conquise !

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  7. C'est une histoire. On se laisse prendre à sa vision de la Suède... comme si on arrivait et qu'on l'a découvrait du pont d'un bateau.

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  8. Oui il a une poésie très contemporaine (mention d'objets, d'outils, de lieux d'aujourd'hui), rien de vaporeux mais plutôt une rêverie visuelle. J'aime beaucoup.

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  9. Je le découvre grâce à toi; Très beau, en effet, très visuel!

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  10. Grâce au prix Nobel ! je vais bientôt faire un billet sur lui.

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