Maurice Leblanc, L’Aiguille
creuse, paru en feuilletons mensuels dans Je
sais tout, 1908-1909, 1e éd.
1909, repris ici dans l’édition fidèle à celle du journal, Rouen, Éditions des
Falaises, 2012.
Lu il y a une grosse quinzaine
d’années (mon père a sa collection de Lupin en bas de l’armoire - mais il a dû
l’oublier – eh, eh). Quand j’ai décidé de participer à la lecture de juin du Blogoclub,
autour de Maurice Leblanc, j’ai naturellement pensée à aller voir
ce que proposait les Éditions des Falaises. Il s’agit de la version du texte
conforme à celle parue dans le journal, encore jamais publiée en livre. Elle
contient plus de références amoureuses (c’est dire…) et historiques, le roman
entretient un lien plus étroit avec la Normandie. D’autant que les notes des
éditeurs expliquent toute l’onomastique et on se rend compte que Leblanc ne
laisse rien au hasard. On peut reconstituer l’histoire sur le terrain.
Un cambriolage mystérieux a lieu
dans une vieille demeure normande, le voleur s’est évanoui parmi les ruines
d’une ancienne abbaye, décor qui donne une coloration romantique à certains
passages. Bientôt un jeune homme, Isidore Beautrelet, encore lycéen, fait usage
de sa force déductive pour affirmer que c’est un coup d’Arsène Lupin et pour
résoudre le mystère. Ensuite… ne racontons rien. Isidore est un jeune
Rouletabille, aux méthodes de Sherlock Holmes (qui d’ailleurs…). À ses côtés,
nous parcourons la France et la Normandie, il y a des courses poursuites, des
enlèvements, des bagarres et des rebondissements.
Claude Monet, Etretat, la Manneporte, reflets sur l'eau,
1885, Caen, musée des Beaux-Arts, image RMN.
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Et… je l’ai dévoré ! Je ne
me rappelais pas avoir pris tant de plaisir la première fois. On a affaire à un
vrai roman d’aventures et de déduction, qui rebondit sans cesse. Le Lupin des
romans est moins lisse que celui de la télé. Pas de monocle mais une barbe qui
trace deux pointes diaboliques, des hommes de main, des discours ronflants, des
émotions vibrantes. L’intérêt de ce roman a changé depuis sa création. En
effet, les lecteurs de 1909 ne connaissaient pas le fin mot de l’histoire et ne
savaient pas où l’auteur voulait en venir. Alors que nous, nous pouvons dire au
détective amateur (Isidore) « non, pas par là », « attention,
fausse piste », « oui, tu chauffes ». Le plaisir pris est très
différent.
Les ongles de Beautrelet
s’enfonçaient dans le sol comme les griffes d’une bête prête à bondir sur sa
proie. Ses yeux pénétraient dans l’écorce rugueuse du roc, dans sa peau, lui
semblait-il, dans sa chair. Il le touchait, il le palpait, il en prenait
connaissance et possession. Il se l’assimilait.
J’ai dévoré ce livre au point de le lire trop vite, j’ai bouffé les mots je crois.
Je devrais réessayer de le lire alors, car la première fois, je n'avais pas accroché.
RépondreSupprimerJe l'ai lue quand j'étais ado et j'avais adoré.
RépondreSupprimerTu veux dire que les éditions qui étaient disponibles jusqu'à présent n'étaient pas conformes au texte original?
EH BEN! DIS DONC!
RépondreSupprimerEH BEN! DIS DONC!
RépondreSupprimeril faut vraiment que je me mette aux Arsène Lupin :)
RépondreSupprimerJe ne me rappelle plus quand je l'ai lu pour la première fois mais je l'ai relu au début des années 2000 et j'ai adoré !
RépondreSupprimerBon WE !
Marie : oui apparemment le texte est d'abord paru en journal, puis ensuite seulement en livre mais en version raccourcie seulement. C'est la première fois que paraît en livre cette 1e version.
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