Honoré de Balzac, Ferragus, 1833.
Le premier de l’Histoire des
13, c’est celui-ci ! Et celui que j’ai
préféré, sans conteste. Il y a un d’abord un prologue où Balzac essaye de nous
faire croire qu’il existe dans Paris un clan d’hommes liés par le secret,
intrépides et que rien n’arrête, capables des coups les plus audacieux. Ça
tombe bien, il a recueilli le récit le plus terrible de la bouche de l’un
d’eux… c’est romanesque à souhait et j’aime ça.
Puis commence le roman pour de
bon avec une superbe évocation des rues de Paris ! On voit que Balzac
l’aime sa ville et qu’il a envie de la faire aimer. Ensuite, nous nous
retrouvons à la suite d’un officier, Maulincour. Il est amoureux fou d’une
femme mariée, Mme Jules, mais découvre, totalement par hasard, qu’elle a un
secret inavouable…
Pas question d’aller plus loin
car le roman est mené comme un suspense, en passant du point de vue de l’un, de
l’autre, selon les circonstances. La narration est très bien faite car le
secret en question est très simple (si l’on connaît les obsessions du XIXe
siècle on peut vite y penser) mais la révélation est sans cesse retardée par
des coups de théâtre dramatiques comme ce qui arrive à ce pauvre
Maulincour ! J’ai beaucoup aimé l’évocation contrastée des quartiers de
Paris, on quitte enfin les beaux quartiers pour les petits lieux. J’ai trouvé
aussi que le portrait des époux Desmarets (Jules et Mme Jules) était très
réussi : enfin un couple sans histoire et amoureux dans la Comédie
humaine ! Cela fait du bien un peu de
bonheur, même si l’on sait bien que le secret risque de tout gâcher. Mais ce
répit, cette douceur, sont une respiration dans des romans bien sombres. Sinon
l’histoire n’est pas réellement vraisemblable, bien sûr, mais ce n’est pas le
propos.
Début :
Paris, vers Passy, dans le quartier de Balzac. Image M&M |
Il est dans Paris certaines rues
déshonorées autant que peut l’être un homme coupable d’infamie ; puis il
existe des rues nobles , puis des rues simplement honnêtes, puis de jeunes rues
sur la moralité desquelles le public ne s’est pas encore formé d’opinion ;
puis des rues assassines, des rues plus vieilles que de vieilles douairières ne
sont vieilles, des rues estimables, des rues toujours propres, des rues
toujours sales, des rues ouvrières, travailleuses, mercantiles.
À noter une très belle et émouvante évocation de la messe des morts, du Requiem en l’occurrence de Berlioz. Il y a aussi un magnifique enterrement qui donne envie d’aller se promener au père Lachaise dans l’heure…
C’est peut-être par Ferragus que l'on peut commencer quand on ne connaît guère Balzac, il est très romanesque et il y a peu de longueurs (même les réflexions misogynes sont courtes).
J'ai déjà parlé des deux autres volets de L'Histoire des treize : La Duchesse de Langeais et La Fille aux yeux d'or.
Il ne me dit rien ce titre, mais je n'ai pas tout lu de Balzac, je vais le noter, il ira très bien pour le challenge Paris je t'aime, et puis ça fait longtemps que je n'ai pas (re)lu de Balzac.
RépondreSupprimerBonne semaine !
Il est assez court en plus, ce devrait être une bonne lecture.
RépondreSupprimerTu me donnerais envie de le relire si je ne venais pas de le faire. Et d'aller faire un tour au Père Lachaise aussi.
RépondreSupprimerC'est amusant que nous avons pris L'histoire des Treize chacune par un bout opposé et avons fini toutes les deux par notre récit préféré. Mais c'est vrai que Ferragus est le moins misogyne des 3!
Tu en es déjà à 9 participations pour le challenge!
J'ai bien envie de m'inscrire à ce challenge ! Je suis plongée dans La peau de chagrin...
RépondreSupprimerMarie : tu n'as rien vu, j'ai encore deux billets sous le coude ! Et puis quelques livres à lire, c'est vrai.
RépondreSupprimerMargotte : mais oui, rejoins-nous, on découvre plein de livres !
J'adore Balzac ! Dans l'histoire des treize, il ne me reste plus que Ferragus et j'ai hâte de découvrir cette histoire...
RépondreSupprimerMoi je ne connaissais pas du tout...
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