Guy de Maupassant, Boule de
Suif, recueil de nouvelles parues dans la
presse de 1880 à 1884, réunies en 1899.
J’ai relu le recueil Boule de
Suif en évitant la nouvelle éponyme que
j’avais bien en tête alors que le reste était plus ancien – à l’exception de la
Moustache bien sûr, cher Moustachu adoré. Encore une fois (comme dans la Petite Roque) j’ai été frappée de la variété de
son inspiration. La grivoiserie, le patriotisme, l’affection pour les femmes de
petite vertu, le portrait de couples amoureux, unis, fidèles et amoureux,
tandis que d’autres couples se déchirent, la folie, la sensualité, le paysan
normand radin, les riches oisifs de la Côte d’Azur, la vendetta corse…
Maupassant vient de s’élargir d’un coup dans mon esprit ! La langue est
formidable, toute de précision et de vérité.
C’est un vrai nouvelliste,
maniant l’humour noir, dressant de véritables portraits contrastés en quelques lignes,
maître de l’art de la chute.
Extrait de L’Aveu.
Là-bas, au sommet d’une
ondulation, en rangée comme des soldats, une interminable ligne de vaches, les
unes couchées, les autres debout, clignant leurs gros yeux sous l’ardente
lumière, ruminent et pâturent un trèfle aussi vaste qu’un lac.
Et deux femmes, la mère et la
fille, vont, d’une allure balancée l’une devant l’autre, par un étroit sentier
creusé dans les récoltes, vers ce régiment de bêtes.
J.-É. Blanche, L'Hôte, 1891-1892, Rouen, musée des Beaux-Arts, image M&M |
J’aime le ton de Maupassant à la fois ironique et caustique, voire cruel dans la satire de ses contemporains, plein d’attention et souvent d’affection pour les faiblesses humaines, n’hésitant pas à souligner les petits héroïsmes du quotidien. Il ne fait pas la morale, il s’inclut dans ces portraits. Tout cela dans des nouvelles, autant dire que sa langue est d’une grande richesse et précision.
Nouvelle participation au challenge Maupassant de Margotte.
Je l'ai lu il y a très longtemps mais, comme souvent les belles lectures, cette nouvelle est restée bien présente dans ma mémoire de lectrice.
RépondreSupprimerTu le dis bien, les nouvelles de Maupassant sont multicolores, on passe du rire aux larmes, et quelle langue ! Les nouvelles ultra-courtes sont des bijoux, comme par exemple, "Miss Harriet" qui " déchire " !
RépondreSupprimerGeorge : et oui, la qualité résiste aux années !
RépondreSupprimerGrillon oui, comme tu dis !
Ah ! LE livre qui a marqué ma vie de lectrice !... Je n'ose même pas le relire tant j'y suis attachée ;-)
RépondreSupprimerEt bien ! que d'émotions !
RépondreSupprimerC'est malin ! Tu me fais regretter de ne pas avoir lu les autres nouvelles !! :)
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