La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 8 octobre 2012

Si, pour Ames, le temps avait semblé s’éterniser, le train s’était arrêté quatre minutes seulement en gare de Hackney.


Kate Colquhoun, Le Chapeau de M. Briggs, traduit de l’anglais par Christine Laferrière, éd. 2011, Paris, Christian Bourgeois, 2012.

Le sous-titre est Récit sensationnel du premier meurtre commis à bord d’un train anglais  et dit tout le propos du livre. C’est un livre d’histoire mais écrit comme un roman policier et relatant une histoire vraie de bout en bout : le premier crime commis dans un train anglais en 1864 et sa résolution. Colquhoun s’appuie sur les archives judiciaires et la presse mais construit son texte comme un récit, en soulignant ses hypothèses personnelles ou ce qui est remarquable. Nous avons ainsi un véritable portrait de la Londres de ce temps :
- les premiers trains et leurs compartiments isolés (une fois enfermé, on ne peut même plus appeler au secours)
- les quartiers populaires de Londres, le rôle des prêteurs sur gage dans l’économie (ils permettent de donner accès immédiatement à de la monnaie sonnante et trébuchante)
- la presse du temps : tous les détails de l’enquête sont constamment dans les journaux, il n’y a aucun secret de l’enquête
- la peur du peuple : des foules immenses se rassemblent à tous les épisodes du procès ou lorsque l’assassin présumé est arrêté, la peur constante de l’émeute
- l’évocation saisissante des conditions de transport dans les transatlantiques à voile et à vapeur (car le suspect tente de s’enfuir aux Etats-Unis) : inhumaines. Il n’y avait pas encore de télégraphe entre les continents et les contemporains en sont réduits à guetter les bateaux et leur livraison de la presse.
- un passage par New York alors en pleine guerre de Sécession, dans une ville en construction.
On apprend des tas de choses, c’est écrit simplement et c’est palpitant ! J’ai beaucoup aimé.

L. Walden, Les Docks de Cardiff1894, Paris, musée d'Orsay, image RMN.

Le début 
Dans la soirée du 9 juillet 1864, Benjamin Ames, chef de train âgé de trente-huit ans, avait les nerfs à cran. Le train de 9h45 en provenance de la gare de Fenchurch Street, à Londres, et à destination de la banlieue de Chalk Farm avait déjà cinq minutes de retard et, dans la bousculade, il n’y avait pas le temps de verrouiller les portes des voitures entre les arrêts.

Merci ma frangine pour ce cadeau. L'avis d'Yspaddaden et le lien vers le défi victorien d'Arieste.




6 commentaires:

Eimelle a dit…

un livre qui suscite ma curiosité, je note, merci! Bonne journée!

Arieste a dit…

j'entends beaucoup de bien de ce livre, il va falloir que je le lise :)

Marie a dit…

Je l'avais déjà croisé sur d'autres blogs. Il me tente décidément beaucoup.

nathalie a dit…

Oui les filles, c'est une lecture très agréable et on apprend beaucoup de choses.

Syl. a dit…

Déjà lu sur d'autres blogs et oui, il pourrait m'intéresser. Surtout qu'il irait dans le challenge de Béa sur les trains.

nathalie a dit…

Oui Syl, en plus il se lit très bien !