Domingo Villar, La Plage des
noyés, traduit de l’espagnol par Dominique
Lepreux, 1e éd. 2011, publié chez Liana Levi, lu dans le Livre de
Poche.
Un bon polar lu avec plaisir.
Nous sommes en Galice, aux côtés
de l’inspecteur Caldas et de son adjoint (aragonais). Un pêcheur vient d’être
retrouvé noyé dans un petit port, noyé sous la pluie. L’enquête commence.
Qu’est-ce qui m’a plu dans ce
roman policier, à la facture plutôt classique ? Le décor est bien
campé : les paysages côtiers de la Galicie, le petit port de pêche désert
en hiver, ravagé par les promoteurs et les touristes en été, les coquillages
qui ont l’air délicieux. J’ai aussi apprécié la lenteur du roman. Si j’aime les
livres prenants, où les enquêteurs sont plongés corps et âme dans des affaires
résolues en quelques jours (Agatha Christie, Ph. D. James), j’avoue que j’ai
goûté le temps long de ce récit, qui est aussi plus crédible. Mener une enquête
criminelle c’est aussi attendre les résultats du labo, interroger 3 fois la
même personne, etc. Il y a beaucoup de temps morts, pleins de poésie. Enfin, le
duo Caldas et son adjoint fonctionne bien, même si j’imagine que les lecteurs
Espagnols sont plus sensibles que moi aux différences de personnalités entre
Aragonais et Galiciens.
Temple à la mer, Panxón, un des lieux de l'action. image Wikipedia |
Quant à l’intrigue :
originale sans être tirée par les cheveux. La langue a une certaine élégance
tout en étant précise dans les dialogues. L'humour est là, notamment via un livre des crétins (une très bonne idée). J’ai envie d’aller en vacances là-bas
manger des coquillages et admirer l’Atlantique maintenant.
-
Vous pêchez, vous aussi ? s’enquit Leo Caldas.
Les yeux du
vieil homme couvrirent toute la surface de ses verres grossissants.
-
Nous autres, les curés, nous ne montons pas sur les
bateaux, inspecteur, dit-il en faisant un clin d’œil qui fit à Caldas
l’impression d’un battement d’aile.
Puis il
ajouta :
-
Ça porte malheur.
Merci au Livre de Poche pour cette lecture. L'avis d'Yspaddaden qui a pensé à Simenon et de Clorane.
Le curé dit "Ca porte malheur" ?!
RépondreSupprimerJe note, car je ne connais pas.
Bonne semaine Nathalie
Oui, c'est le curé. Il y a aussi de petites touches d'humour dans ce roman policier.
RépondreSupprimerHum un polar bien écrit, cela change! Pourquoi pas? Je lis peu la littérature espagnol.
RépondreSupprimerAllez, on se laisse tenter...
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