La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 25 février 2013

À qui l’automne sied-il ?


Domingo Villar, La Plage des noyés, traduit de l’espagnol par Dominique Lepreux, 1e éd. 2011, publié chez Liana Levi, lu dans le Livre de Poche.

Un bon polar lu avec plaisir.
Nous sommes en Galice, aux côtés de l’inspecteur Caldas et de son adjoint (aragonais). Un pêcheur vient d’être retrouvé noyé dans un petit port, noyé sous la pluie. L’enquête commence.
Qu’est-ce qui m’a plu dans ce roman policier, à la facture plutôt classique ? Le décor est bien campé : les paysages côtiers de la Galicie, le petit port de pêche désert en hiver, ravagé par les promoteurs et les touristes en été, les coquillages qui ont l’air délicieux. J’ai aussi apprécié la lenteur du roman. Si j’aime les livres prenants, où les enquêteurs sont plongés corps et âme dans des affaires résolues en quelques jours (Agatha Christie, Ph. D. James), j’avoue que j’ai goûté le temps long de ce récit, qui est aussi plus crédible. Mener une enquête criminelle c’est aussi attendre les résultats du labo, interroger 3 fois la même personne, etc. Il y a beaucoup de temps morts, pleins de poésie. Enfin, le duo Caldas et son adjoint fonctionne bien, même si j’imagine que les lecteurs Espagnols sont plus sensibles que moi aux différences de personnalités entre Aragonais et Galiciens.

Temple à la mer, Panxón, un des lieux de l'action.
image Wikipedia

Quant à l’intrigue : originale sans être tirée par les cheveux. La langue a une certaine élégance tout en étant précise dans les dialogues. L'humour est là, notamment via un livre des crétins (une très bonne idée). J’ai envie d’aller en vacances là-bas manger des coquillages et admirer l’Atlantique maintenant.

-       Vous pêchez, vous aussi ? s’enquit Leo Caldas.
Les yeux du vieil homme couvrirent toute la surface de ses verres grossissants.
-       Nous autres, les curés, nous ne montons pas sur les bateaux, inspecteur, dit-il en faisant un clin d’œil qui fit à Caldas l’impression d’un battement d’aile.
Puis il ajouta :
-       Ça porte malheur.

Merci au Livre de Poche pour cette lecture. L'avis d'Yspaddaden qui a pensé à Simenon et de Clorane.


4 commentaires:

  1. Le curé dit "Ca porte malheur" ?!
    Je note, car je ne connais pas.
    Bonne semaine Nathalie

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  2. Oui, c'est le curé. Il y a aussi de petites touches d'humour dans ce roman policier.

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  3. Hum un polar bien écrit, cela change! Pourquoi pas? Je lis peu la littérature espagnol.

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