La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 14 février 2013

Le corset de satin, c'est peut-être le nu de notre époque.*


L’Impressionnisme et la mode, une exposition tenue au Musée d’Orsay cet hiver et un catalogue acheté aussi cet hiver.
Ensemble habillé, vers 1880-83, Vesoul,
musée de Champlitte.


Je suis un peu en retard mais j’ai envie de me faire plaisir…


J’ai visité cette exposition début janvier. Si elle ne m’a guère convaincue sur le plan scientifique, je me suis en revanche régalée les yeux. Les objets exposés, qu’il s’agisse des robes ou des peintures, étaient magnifiques. Je pense à ces robes dont les textures noires sont celles d’un Soulages et j’hésite entre Manet, Morisot ou Renoir… Des œuvres qui soulignent l’attention que les peintres ont porté à la lumière, aux reflets des étoffes, aux transparences des voiles, aux couleurs des tissus… la fugacité de la mode transformée par le pinceau du peintre.



Morisot, Jeune femme en toilette de bal
1879, musée d'Orsay
Les camaïeux blancs des impressionnistes avec les gants transparents, la robe un peu brillante, les fleurs, mais rien ne peut rivaliser avec l'éclat de la peau. Et ce regard vague, un peu perdu, le regard de la modernité (et des femmes peintes par Chardin).
Morisot, Femme en noir, 1875
col. part.
Le catalogue m’a paru plus intéressant, ouvrant des chapitres d’histoire culturelle sur la seconde moitié du XIXe siècle : comment fonctionne la mode, quels sont les métiers, les liens entre les journaux, les couturières, les grands magasins, quelles sont les codifications attachées à telle ou telle pièce de vêtement, quel est le rôle social du vêtement… autant de questions passionnantes quand on lit beaucoup de romans de cette période, je pense en particulier à Maupassant qui est toujours très attentif à la tenue de ses héros.



Renoir, Jeune femme à la voilette
Vers 1875, musée d'Orsay
Les impressionnistes ne peignent pas que la lumière et le miroitement des couleurs au soleil. Voici des noirs et des gris qui font ressortir la peau pâle et rosée... Elle est bien mystérieuse cette femme abritée dans l'ombre, sous la voilette.
Renoir, La Parisienne, 1874,
Cardiff, National Museum Wales.
Une révélation ce Renoir ! Le bleu est lumineux, doux, soyeux, éclatant... la reproduction est un peu éteinte, c'est dommage.


Manet, La Femme au chapeau noir : portrait d'Irma Brunner la Viennoise,
vers 1880-1882, pastel
Paris, musée d'Orsay, conservé au musée du Louvre
Peut-être le plus beau tableau du musée : le choc des couleurs, la peau nacrée, le noir, la bouche vermillon, la robe rose... délicatesse du coloris et pose solennelle.

* Citation d'Édouard Manet. L'exposition a aussi été visitée par Syl. Photos prises sur le site de la RMN et scannées sauvagement d'après le catalogue de l'expo.

2 commentaires:

  1. Comme toi, j'ai été éblouie par cette exposition ! Et j'ai fait plusieurs fois le tour de la dernière salle, très printanière avec sa moquette verte ! :)

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  2. Oui, en plus on y avait plus de place pour circuler.

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