Francis Scott Fitzgerald, L’étrange
histoire de Benjamin Button et La
Lie du bonheur, nouvelles extraites du
recueil Les Enfants du jazz, paru
en 1922, traduit de l’américain par Suzanne Mayoux, lu chez Folio.
Le fil narratif de L’étrange
histoire de Benjamin Button est connue :
c’est l’histoire d’un homme vivant à rebours, naissant dans un corps de
vieillard et vieillissant jusqu’à devenir un bébé. Au-delà de l’évocation de
situations burlesques, on retrouve la vieille obsession de Fitzgerald pour le
temps qui file et l’impossibilité pour l’être humain de demeurer à un stade
harmonieux de sa vie. L’accent est aussi mis sur le poids des convenances
sociales, de la honte et du scandale pour ces membres de la riche société du
Sud. À vrai dire, tous les personnages semblent un peu des marionnettes régies
par des fils automatiques.
Picabia, Coup de soleil, nu au maillot,
1942, Paris, Centre Georges
Pompidou,
image RMN.
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J’ai préféré La Lie du bonheur, nouvelle plus intimiste. On trouve au début un
jeune couple brillant, les Curtain. Lui est écrivain, elle est une jeune femme
incapable d’être une maîtresse de maison. Ils sont jeunes et aiment s’amuser.
Mais un jour Jeffrey envoie une chaise par la fenêtre… cela vous rappelle Scott et Zelda ? Oui, mais Fitzgerald change totalement la signification de
l’événement et donne à l’héroïne la possibilité d’une vie pleine de sens. Le
récit est court, chante la brièveté de la jeunesse et la vitesse du temps qui
passe. Il est aussi sous-tendu par la rêverie que Fitzgerald fait à partir de
Zelda et de lui-même. Il m’a bien plus touchée.
Et elle était seule la nuit dans
la chambre qui avait vu la splendeur de son couple, puis la douleur. Pour
revoir Jeff, elle revivait mentalement leur année merveilleuse, leur union intense,
passionnée, absorbante, plutôt que d’attendre des retrouvailles incertaines
dans l’au-delà. Souvent, elle se réveillait et désirait avec ardeur cette
présence à son côté, certes inanimée et quand même un souffle, encore celui de
Jeff.
Deux nouvelles lues un dimanche
après-midi. Participation au challenge d'Asphodèle Fitzgerald et les enfants du jazz. L'avis de Wictoria.
L'histoire de Button m'avait assez déplu. Comme toi, j'ai préféré "La lie du bonheur" et d'autres nouvelles du recueil "Les enfants du jazz".
RépondreSupprimerSi Benjamin Button est un excellent exercice de style, je préfère les nouvelles où l'on entraperçoit leur couple et leur vie ! Très joli billet ! :)
RépondreSupprimerJe vois que nous avons le même avis !
RépondreSupprimerJ'espère que quand la vieillesse tombe, ça ne fait pas trop mal...
RépondreSupprimerSi elle tombe tout d'un coup ou toute légère, année par année...
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