Jean-Luc Coatalem, Nouilles
froides à Pyongyang, Grasset, 2013.
Un livre original : le
compte rendu d’un séjour qu’un journaliste a effectué en Corée du Nord.
Coatalem s’est fait passer pour un représentant d’une agence de tourisme,
prospectant le pays pour son travail. Avec un ami, il a ainsi obtenu un visa et
fait le tour des curiosités de la Corée. Avec aussi ses
guides/surveillants/espions.
Rarement le mot d’
« absurdistan » n’aura été aussi approprié qu’ici. L’auteur fait un
rappel historique de la guerre de Corée et de l’ascension des Kim Il-sung, Kim
Jong-il et fils (Cher Leader était encore vivant à l’époque). Il explique
toutes les conséquences internationales du blocus du pays et donne des détails
du quotidien :
Un tissu mis au point
spécialement par un savant local à partir du calcaire et de l’anthracite
La famine qui provoque le
rachitisme au point qu’il a fallu abaisser la taille minimale pour
l’incorporation militaire
Même si les occidentaux sont
mieux traités que les Coréens, pas de fruits frais, pas de laitage, pas de
condiment, des mini-portions apportées dans des coupelles, des sachets de thé à
se partager entre 10 personnes.
Le truc pour désinfecter les
ourlets de pantalon de ceux qui vont s’incliner sur la momie de Kim Il-sung
Les anecdotes font sourire mais
au final on sent une déception : car Coatalem ne pourra jamais parler à un
Coréen librement et on ignore donc tout de l’état d’esprit des habitants. Sa
frustration ne cesse de monter face à cette coupure. Il ne rapporte de Corée
que des faits. En outre, se dégage du pays une infinie sensation de tristesse,
de solitude et de vide. Cette sensation de vide est sans doute due à l'écriture, sans relief, on ne sympathise guère avec le narrateur. Une lecture intéressante.
Ri Tong Gon, Au petit matin, 2010, musée de Pyongyang. Provenant du site de France 24 rendant compte de l'exposition d'artistes nord-coréens à Vienne. |
Avec des baguettes, nous avalons
l’invariable kimchi et partageons à six une aile déliquescente de poulet,
quelques rondelles de patates dures, en oubliant l’anicroche. M. Kim nous
confie que les rares fois où, avec des officiels, il est sorti de Corée de
Nord, il est tombé malade à cause de la nourriture, trop riche, trop grasse.
Leurs estomacs peu habitués ne supportaient pas. Une hécatombe dans la
délégation.
Sur le sujet, je vous conseille la récente émission Le secret des sources et mieux encore ce reportage d'Arte. L'avis de Culturez-vous,
Je me balade sur ton blog (pour voir le chevillard) et constate 1) que la liste des livres lus est bien tenue (pratique) et 2 ) que je retrouve plein de mes lectures!
RépondreSupprimerOui j’essaie de tenir la liste à jour car sinon on bascule dans la forêt vierge la plus anarchique !
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