Dominique Delahaye, Pile et
face, Rue du Départ, maison d’édition du
Havre, 2011.
Il s’agit d’un court roman noir.
Au prologue, il y a un narrateur et un cadavre sur un bateau. Et puis
l’histoire démarre, sur un chantier naval, au bord de la Meuse. Petite
difficulté et habileté du livre : l’alternance de narrateur. Au départ, on
ne comprend pas très bien. Et puis, on s’adapte. La parole est à deux hommes,
l’un propriétaire du bateau, l’autre travaillant sur le chantier, mais aucun
des deux n’est vraiment à sa place. Les deux parlent de la jeunesse, de leur
passé, du brouillard de leur vie. C’est l’humeur qui est noire.
Je n’en dis pas plus. L’intrigue
est plutôt bien menée même si le dénouement m’a paru un poil brutal. Disons que
le lecteur n’en sait pas grand-chose sur les personnages et se laisse mener par
l’auteur.
Je me souviens du silence pendant
la chute, et du bruit écoeurant de l’impact qui dit tout en un seul halètement
puissant et définitif. La terre du chantier, qui en a vu d’autres, avale le
sang épais qui noircit entre les herbes folles et les chutes de métal. La terre
finit par tout ingurgiter. À la réflexion je pense qu’il y a sûrement des
limites.
Un petit livre déniché au Salon
du Livre grâce au talent oratoire de son éditrice qui a su nous convaincre.
« Nous », oui, car je ne me contente pas de lire mes propres livres,
je lis aussi ceux de l’amie Marie-Neige. Je vais maintenant pouvoir lire mon
propre exemplaire de cette maison d’édition.
Péniche sur la Meuse, photographie de 1909. Compiègne, musée de la voiture, image RMN. |
Ce livre court se lit vite et mérite une re-lecture à la lumière du dénouement. Toujours contente de charger ta valise ;)
RépondreSupprimerDois-je vraiment te remercier ?
RépondreSupprimerC'est bien aussi de faire connaître les maisons d'éditions plus peites et moins connues mais qui font un travail vraiment important de renouvellement des talents.
RépondreSupprimerOui Anis, j'ai profité du Salon du Livre pour visiter les stands de petits éditeurs qu'on ne trouve pas en librairie justement, j'ai évité tous les gros.
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