La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 24 juin 2013

Tout n’était que décombres, mais le plus impressionnant, c’était la femme recouverte de ciment au milieu du séjour.


Leandro Ávalos Blacha, Berazachussetts, traduit de l’argentin par Hélène Serrano, paru en 2007, publié en France chez Asphalte, 2011.

Un roman réjouissant qui vous emmène dans le bazar d’une ville (imaginaire) d’Amérique du Sud répondant au nom de Berazachussetts.
Au départ, quatre amies retraitées qui tombent sur Trash lors d’une balade en forêt. Trash, une zombie obèse, très sympathique mais un peu brutasse. Ensuite, les événements se précipitent joyeusement. Dora, l’une des quatre, prend comme amant le tout puissant homme d’affaires véreux de la ville, à qui elle impose son mauvais goût. Susana, une autre du groupe, se fait violer et assassiner. Et pendant ce temps, une paralytique fait la loi en ville et une insurrection se prépare dans le coin du cimetière. Oui ?
Un roman bien mené, plein de vie et de fraîcheur, de sexe et d’alcool. Également un roman plein de la violence des mégapoles sud-américaines : bidonville, droit du plus fort et du plus riche, viols et crimes impunis, rapports sociaux difficiles, violences conjugales. Il se lit comme un road-movie, un roman d’aventure absurde et un peu fou. C’est très réussi.

Trash fit coulisser les portes et prit un jeu de quinze Tupperware blancs de tailles et de formes différentes.
« Ils sont vachement bien… commenta-t-elle en les examinant.
-       Pas vrai ? se rengorgea son hôtesse ? En plus, ils sont super pratiques.
-       C’est clair, renchérit Trash tout en rangeant les morceaux de cadavre dans les récipients. Les Tupperware, ça n’est jamais de trop. »
Ce mantra de maîtresse de maison créa une affinité entre elles et, malgré ce qui venait de se passer, les amies la rejoignirent sans crainte dans la cuisine. « On peut t’aider ? » demanda Susana, et bientôt elles se retrouvèrent toutes en train de mettre le mort dans les récipients et ceux-ci dans le congélateur.

Les éditions Asphalte sont des amies d’une amie, j’ai découvert leurs livres au dernier Salon du Livre de Paris et j’en suis ravie. Je vous en reparlerai.

4 commentaires:

Arieste a dit…

j'ai récemment lu un roman argentin qui ne m'a que moyennement convaincu, peut-être celui me plairait davantage :)

nathalie a dit…

Celui-ci est inspiré de la réalité des villes américaines mais peu réaliste, comme tu l'auras compris !

Syl. a dit…

Dans des Tupperware ??? Berk ! C'est hard quand même !

nathalie a dit…

Mais non les Tupperware, c'est hermétique, ça évite que les cadavres se mélangent au reste du congélateur, c'est très hygiénique au contraire !