La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 11 octobre 2013

Les images de la mémoire, une fois fixées par les paroles, s’effacent.


Italo Calvino, Les Villes invisibles, traduit de l’italien par Jean Thibaudeau, paru en 1972.

Un livre dont j’ai le sentiment d’être passée à côté. J’en ai perçu toute la poésie, mais peut-être un peu tard dans la lecture. Ou peut-être faut-il le lire à haute voix, par fragment.

C’est un dialogue imaginaire entre Marco Polo et Kūbilaï Khān (le petit-fils de Gengis Khān). Le premier raconte au second les villes qu’il a vues, explorées, parcourues ou peut-être rêvées. Ce sont donc de très courts chapitres où se succèdent des villes mystérieuses et inconnues dont les noms se confondent avec des prénoms féminins. Elles ont des envers troubles, des secrets cachés, des destins fabuleux, des structures inouïes, elles n’existent que dans le langage de Polo et comme le remarque l’empereur, on les confond un peu. Mais il répugne à parler d’une ville bien précise, Venise. Les descriptions sont poétiques et imagées, très utopiques, campant un monde de rêve à explorer. Les villes n’existent que dans les récits qu’on en fait.

Retable de la Trinité : panneau de la Visitation
Bartolo di Fredi, 15e siècle, 
Chambéry, musée des Beaux-Arts, image RMN
Alors ? Je pense que j’ai été gênée par l’absence de narration et l’impossibilité de se repérer. Les villes se ressemblent même si certaines ont des portraits plus réussis que d’autres. La langue de Calvino comprend de nombreuses énumérations et cela m’a aussi fatiguée.

Irène est la ville qu’on voit quand on se penche au bord du plateau à l’heure où les lumières s’allument, et dans l’air limpide on distingue là-bas au fond toute l’agglomération : où les fenêtres sont plus nombreuses, où elle se perd en sentiers à peine éclairés, où elle amasse les ombres des jardins, où elle dresse des tours avec des feux pour les signaux ; et par les soirs de brume, une clarté fumeuse se gonfle ainsi qu’une éponge pleine de lait au bas des calanques.

Un hommage au livre des Merveilles  et à tous les raconteurs d’histoires.

Per il viaggio. Billets de Kalev, de Cachou, d'Yspaddaden.

4 commentaires:

miriam a dit…

Cela m’intéresse, si la bibliothèque l'a

catherine a dit…

c'est marrant , je n'aime pas ce livre non plus.
SI PAR UNE NUIT D'HIVER.... EST MIEUX
comme la trilogie le chevalier inexistant . le baron perché qui sont deux de mes gds chouchous!

Alex Mot-à-Mots a dit…

J'avais beaucoup aimé "Le baron perché" de cet auteur.

nathalie a dit…

J'ai lu d'autres choses de Calvino qui m'avaient plu, mais celui-ci ça n'a pas marché. L'auteur est vaste, on ne connaît que quelques titres en général.