Michela Murgia, Accabadora, paru en 2009, traduit de l’italien par Nathalie
Bauer, édité en France par le Seuil.
L’héroïne est Maria, quatrième
fille d’une famille pauvre confiée (vendue ?) à une veuve sans enfant. La
femme, Bonaria, est mystérieuse. Couturière le jour mais aussi active la nuit
et connaissant beaucoup de secrets. À Maria de vivre, de choisir... Va-t-elle
accepter l’héritage encombrant de cette Bonaria, accepter les us et coutumes de
son village, ou fuir au loin ?
L’histoire se déroule dans un
petit village sarde, pauvre et paysan, où l’institutrice, la seule blonde du
lieu, vient de Turin, où les malédictions existent, où on ne comprend pas trop
l’italien. Le temps est celui de l’après-guerre, les femmes quittent peu à peu
leurs longs jupons pour des tailleurs ou des jeans. C’est aussi cette peinture
de l’Italie qui est vivante. C’est ici un monde plein de vie, de sensualité, où
la mort fait partie du quotidien (est-ce que les femmes se rappellent pour quel
deuil elles sont en noir ?), où la vie est un peu brusque, où les gestes
magiques sont répétés, parce que cela se fait.
Vierge à l'Enfant, d'après un modèle de Desiderio da Settignano, XVe siècle, Musée des Beaux arts de Lyon, image M&M |
Le jeune homme saisit un amaretto qu’il frotta légèrement sur le plateau. À ce geste,
Maria recula d’un pas, comme s’il l’avait touchée. Mais Antonio Luigi Cau ne le
remarqua pas : il mangeait, les lèvres pincées, prêtant déjà attention aux
autres conversations.
Je l'ai acheté mais je ne l'ai pas encore lu. Ton article va le faire remonter sur la pile.
RépondreSupprimerUne lecture qui m'avait agréablement surprise et dont je garde une souvenir vivace ! Tu en parles très bien♥
RépondreSupprimerAnis : j'avais l'impression que tout le monde l'avait lu...
RépondreSupprimerMerci Asphodèle !