Thomas Pynchon, Vineland, traduit de l’américain par Michel Doury,
publication originale en 1990, édité en France au Seuil.
Présenter un compte-rendu d’un
roman de Thomas Pynchon est toujours un défi… Sa littérature est sous le signe
du « trop » : trop de personnages, de références, de mots, de
sous-entendus, de branches narratives, c’est une jungle au sein de laquelle on
fait ce qu’on peut.
Nous plongeons ici dans le monde
de la contre-culture américaine (le péché mignon de Pynchon) : drogués
divers, musiciens, cinglés, fantômes, ninja, gauchistes de toutes obédiences,
mecs aux cheveux longs venus de tous les horizons… c’est foutrac. On y suit
Zoyd et sa fille Prairie, son ex-femme Frenesi et quelques-uns de leurs proches
(en comptant le chien). Comme c’est un univers paranoïaque, tout le monde est
susceptible d’être retourné par le FBI pour une meilleure manipulation. Le mal
est incarné par Brock Vond, procureur, un dur de dur, qui infiltre sa puissance
noire partout. Les uns n’ont à la bouche que le complot de la droite et de la
police pour venir à bout de toutes les libertés, les autres sont obsédés par le
complot « gauchiste – drogué – cheveux longs – lopette ». C’est un
peu n’importe quoi, mené avec maestria. Je reconnais avoir eu une faiblesse
dans le milieu, trouvant cela un peu long, mais il faut accepter ce voyage
barré.
Il est particulièrement agréable
de retrouver régulièrement les éléments de l’univers de Pynchon : la
difficile lutte des syndicalistes américains contre les autorités, les chemises
avec des perroquets, les trucs vaguement magiques, Bigfoot, le délire paranoïaque,
le culte de la télévision, du toc et du faux. Si vous débutez, je vous
conseille Vice caché, qui est plus
construit, mais qui se situe dans le même univers déjanté. Vous croiserez un
homme atteint d’addiction à la télévision, une compagnie aérienne où les avions
sont transformés en bars hawaïens avec ukulélé.
C’était une tronçonneuse pour
dame faite sur mesure, capable toutefois de « s’attaquer aux
madriers », à en croire les publicités, mais « aisément dissimulable
dans un sac à main ». Les poignées, la protection, le carter étaient
plaqués nacre, et en lettres de strass, au centre de la chaîne prête à mordre,
figurait le nom de la jeune femme à qui il l’avait empruntée, et que les
consommateurs prirent pour son nom de travelo, CHERYL.
Pas lu celui ci , mais dans une autre vie je voulais lire tous ses romans. Vice caché est hautement recommandable, en effet, j'ai adoré, et quand à cette histoire avec le Lot 49, je suis mal remise d'un grand passage complètement barje (bref, j'adore)
RépondreSupprimerJ'ai lu le Lot 49 mais je n'ai pas réussi à faire un billet, il faut donc que je le relise !
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