Bernard Quiriny, Une
collection très particulière, 2012, édité
au Seuil.
Un livre distrayant à lire par
petites touches, recueil d’histoires absurdes menées à leur logique extrême.
Le narrateur est ami d’un certain
Gould, lequel collectionne les anecdotes et les livres « spéciaux ». Les
récits courts se suivent selon trois thèmes principaux : les villes
particulières (une dédiée au silence, une autre rigoureusement symétrique), les
nouveautés de notre époque (les résurrections en masse, la faculté de changer
de nom en un instant, l’expansion de toutes les distances) et les livres… les
plus ennuyeux du monde, les livres gigognes qui contiennent un autre livre
caché, le livre qui ne se lit qu’en smoking, le livre des recettes impossibles,
les livres qui ont sauvé des vies…
Je note un curieux effet de
décalage car on se situe dans une France un peu ancienne, sans nouvelles
technologies, un pays assez immuable, où toutes les absurdités prennent tout
leur relief. Ce livre plein d’humour rend un habile et discret hommage à Perec,
à Calvino (Les Villes invisibles) et à un troisième écrivain auquel j’avais pensé en lisant mais dont
je n’arrive pas à me rappeler (Borges peut-être ? mais non je ne crois
pas).
Fresques romaines. Palazzo Massimo, Rome. Photo M&M |
Par un procédé que j’ignore, il a
fait en sorte qu’on ne puisse les lire que dans la tenue qui convient (smoking
si possible, au minimum en cravate et veston). Au lecteur qui n’est pas habillé
comme il faut, ses livres se refusent : les mots sont là, vous l’avez
constaté, mais incompréhensibles, comme ceux d’une langue étrangère. Admirable,
non ? Car il suffit que vous vous sapiez comme un prince pour que le livre
s’offre à vous.
Un livre comme une balade
mélancolique dans un jardin empli de curiosités et de raretés.
Merci soeurette pour cette lecture.
Smoking pour toi, donc.
RépondreSupprimerJe tourne autour de ce titre depuis pas mal de temps, pas encore trouvé la tenue appropriée sans doute ;-)
RépondreSupprimerAh ah ! Vous avez tout compris.
RépondreSupprimerj'attendrai d'avoir une robe du soir : c'est faisable (la rivière de diamants, il vaut mieux s'en passer sinon on risque le kidnapping )
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