Jovnna-Ánde Vest, La Berge des rennes déchus, traduit du
same par Jocelyne Fernandez-Vest, première parution en Norvège, 1988, édité en
France par les éditions Cénomane.
J’ai pris ce livre, attirée par
la langue d’origine, comme un récit sur les Sames, ce peuple vivant tout au
Nord de l’Europe, à cheval sur la Finlande, la Norvège et la Suède. Mais il
s’agit d’abord d’un fils parlant de son père.
Nous sommes dans un bout de bled,
tout au Nord de la Finlande, le long du fleuve qui la sépare de la Norvège –
mais on passe d’un côté ou de l’autre en trois coups de rame. Le père du
narrateur ? Un éleveur de rennes, un pêcheur de saumon, qui a fait la
guerre contre la Russie et qui découvre ensuite l’élevage intensif et qui
s’enthousiasme pour les moyens mécaniques modernes. Le personnage est
sympathique tant qu’il est à la pêche, mais devient vite insupportable dans son
désir maladroit de maîtriser une modernité qui le fascine. Sans qu’il soit
forcément représentatif des autres Sames, son comportement fantasque traduit
pourtant les tensions qui interviennent dans les bouleversements qu’a connus ce
peuple.
J’ai eu deux soucis à ma
lecture : ce père est très énervant et si j’ignore tout du style du livre
dans sa langue d’origine, en français j’ai trouvé cela assez plat et factuel.
Parmi les éléments qui m’ont
intéressé : l’absence totale de frontière, le rapport compliqué à la
modernité, l’importance du troc, la persécution qu’ont subie les jeunes Sames
dans les écoles finlandaises.
C’est une entrée en matière
intéressante, mais qui me laisse sur ma faim.
V. Kuusela, Dans la neige de Laponie, 1991, Ateneum. Photo prise sur la page de l'exposition The magic of Lapland de l'Ateneum d'Helsinki. |
Vint le dernier été. Au
programme, il y avait comme d’habitude les travaux du début de l’été. Il
fallait de nouveau labourer, herser et semer. Si on voulait avoir du foin pour
les vaches en hiver, il fallait être au mieux de sa forme estivale. La terre du
nord ne porte qu’une végétation rabougrie ; elle requiert de celui qui la
cultive une endurance et une foi indéfectibles.
j'ai beaucoup aimé ce témoignage que j'ai lu il y a environ trois ans (billet sur le blog)
RépondreSupprimerj'ai aimé le contraste et le ton souvent drôle et le portrait de ce père hors nomes ne m'a pas gêné
J'irai lire ton billet ce week-end alors (et je l'ajouterai). En fait je pense que je ne m'attendais pas à ça. C' est la raison de ma déception, mais passé 100 pages je suis beaucoup plus entrée dans le récit.
Supprimer