Jean-Paul Didierlaurent, Le Liseur du 6h27, paru en 2014 au Diable
Vauvert.
Un roman qui déploie la poésie au
sein du quotidien le plus trivial et qui est donc un plaisir de lecture.
Le narrateur, Guylain, a une
existence qui ne l’intéresse guère. Il travaille au pilon, dans une usine où
les livres sont détruits, auprès de collègues grossiers. Il partage sa vie avec
Rouget de l’Isle, un poisson rouge. Pas de quoi faire un roman, me direz-vous.
Oui, mais il y a des lueurs de poésie : la lecture à haute voix dans le
RER chaque matin, un homme qui ne parle qu’en alexandrin, un cul-de-jatte à la
recherche de ses jambes. Et Julie.
Tandis que le jour naissant venait s’écraser sur les vitres embuées, le texte s’écoulait de sa bouche en un long filet de syllabes, entrecoupé ça et là de silences dans lesquels s’engouffrait le bruit du train en marche.
J’ai aimé l’union entre la
simplicité triste et quotidienne de l’existence la plus commune et les moments
de magie loufoque offerts par trois fois rien d’originalité, parce qu’il ne
manque pas grand-chose pour embellir le quotidien. Ce roman est une sorte de
conte réaliste, si l’on peut dire.
Dans Une trop bruyante solitude, Bohumil Hrabal parle d'un homme vivant dans une société glacée travaillant lui aussi au pilon, sans doute un lieu doué d'une poésie particulière.
L’alexandrin les prenait de
court. Les rimes leur tombaient dessus, les asphyxiant aussi sûrement qu’une
volée de coups portée en plein plexus.
En plus, ce livre contient un hymne aux chouquettes de mes
mercredis midis d'enfance.
L'avis de Du bruit dans les oreilles, de Liliba, de Meelly et de Clara.
L'avis de Du bruit dans les oreilles, de Liliba, de Meelly et de Clara.
Un hymne aux chouquettes !?
RépondreSupprimerVoui. Miam.
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