Guy de Maupassant, Contes de la bécasse, 1883.
Un recueil de nouvelles, plus que
de contes, dont l’encadré est une bonne maison bourgeoise où les hommes aiment
chasser. Les intérêts sont variés : la campagne normande, le désert
d’Afrique, le petit village normand ou la ville anonyme.
Encore une fois je suis frappée
par la capacité de Maupassant à raconter si précisément la vie intime des
femmes. Comme dans Une vie, ce grand
misogyne montre toute sa finesse psychologique. Il raille aussi avec affection
la crédulité et la cupidité de ses héros (le commerce des reliques des saints
est par exemple un morceau très réussi). Plusieurs nouvelles ont pour contexte
la guerre de 70 : les Prussiens sont présents dans la campagne et font
face aux Normands.
Corot, Le Bouleau, 1870, Musée des beaux-arts de Marseille, M&M. |
C’était l’automne, la saison rousse. Les feuilles voltigeaient sur les gazons comme des volées d’oiseaux. On sentait traîner dans l’air des odeurs de terre humide, de terre dévêtue, comme on sent une odeur de chair nue, quand tombe, après le bal, la robe d’une femme.
Plusieurs des contes de la bécasse ont été repris dans
le recueil Contes et nouvelles de la campagne.
J’ai toujours devant les yeux
deux ou trois choses que d’autres n’eussent point remarquées assurément, et qui
sont entrées en moi comme de longues et mines piqûres inguérissables.
Le texte est rapide, mais tout est dit, sobrement, efficacement, précisément.
Un régal que la plupart des contes et nouvelles de Maupassant.
RépondreSupprimerExactement !
RépondreSupprimerJ'ai lu ce livre dans ma jeunesse. Je me rappelle des histoires avec les prussiens...
RépondreSupprimerOui, il y en a plusieurs, qui disent bien toute l'ambiguïté de ce qui se passe alors dans les campagnes.
Supprimer