Eric Descamps, Alvéoles, Atine Nenaud, 2011.
Un thriller comme je n’en lis
jamais et très réussi !
Je n’ai pas envie de vous
raconter le fil conducteur de ce roman qui possède tous les bons ingrédients
pour un suspense réussi : le grand complot mené par une multinationale,
des individus pris par hasard dans un filet de menaces, le couple prédestiné à
s’aimer, le pirate informatique, la belle guerrière, les tueurs froids et
anonymes… Le lieu de l’action : Bruxelles et ses institutions européennes,
la Suisse et ses laboratoires discrets, le Vercors et sa nature sauvage.
L’époque : la nôtre.
Le contexte est même contemporain
à plusieurs titres, ce qui contribue grandement à l’intérêt du roman. Le
complot imaginé s’inscrit en effet étroitement au cœur des institutions européennes
(je me demande si cet aspect ne risque pas de vieillir assez vite). Il repose
en partie sur un piratage informatique (auquel je n’ai pas vraiment tout
compris, mais ce n’est pas grave) et en partie sur l’angoisse écologique et la
nécessité de maîtriser les ressources agroalimentaires de la planète. Les Alvéoles sont celles des abeilles et les
agencements de la société, mais aussi des structures informatiques (et les
réflexions du grand méchant sur la société sont intéressantes à cet égard).
Difficile de ne pas penser au roman LeSang des fleurs qui, sans être un triller, campe un climat apocalyptique
lié lui aussi à la disparition des abeilles et qui utilise les blogs, les
forums de discussion et les campagnes d’information virales comme une technique
de narration. Il faut croire que ces thématiques sont résolument d'aujourd'hui.
Alvéoles d'abeilles. Wikipedia. |
Si je n’ai jamais vraiment douté de l’issue du roman (parce que difficile de
faire de la littérature quand on a cassé sa planète), la narration alternée
entre différents points de vue joue efficacement avec les nerfs du lecteur.
J’ai quelquefois eu du mal à me repérer entre les prénoms – est-ce pour cela
que ma sympathie va à Milos, que je n’ai eu aucun mal à identifier ?
L’avis d’une petite Belge qui
trouve le livre un peu trop plein (bémol que je n’ai pas ressenti, mais que je
comprends parfaitement).
Merci aux éditions Atine Nenaud
pour cette lecture.
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