Joseph Czapski, Proust contre la déchéance, texte prononcé en 1940, dactylographié en français en
1944, paru en polonais en 1948.
J’ai enfin lu ce livre qui avait
rencontré un petit écho (du moins parmi les proustiens) à sa sortie.
Pendant la Seconde guerre
mondiale, des officiers polonais sont emprisonnés dans des camps soviétiques.
Ils ont l’autorisation de prononcer des conférences pour s’occuper l’esprit et
lutter contre une certaine forme d’avilissement moral. Les officiers de l’armée
polonaise sont sans doute issus des classes élevées de la société, c’est ainsi
que Czapski, issu d’une famille aristocratique, parle de Marcel Proust à ses
camarades.
Le texte que nous lisons est issu
de transcriptions postérieures rédigées après la guerre, à partir de notes et
de souvenirs et est paru directement en français. La qualité est ô combien
impressionnante. Czapski est prisonnier, dans des conditions extrêmes, n’a
aucun livre ni analyse pour s’appuyer, mais se sert de sa mémoire – il s’agit
de ces générations habituées à apprendre par cœur de longs passages – et de sa
sensibilité. Son but est de parvenir à transmettre les intermittences du cœur d’un mondain cloîtré dans sa chambre de
liège et l’analyse fouillée de la haute société mondaine. Il y parvient
remarquablement. Je suis frappée du fait que ce livre constitue une très bonne
introduction à l’univers proustien pour qui ne connaît pas.
Les notes en français et en polonais. |
Grand respect pour ce texte, pour
tous les prisonniers qui ont réalisé de semblables hommages au savoir et à la
culture dans les camps et pour l’amour de la littérature qui sauve la tête des
gens.
Et maintenant, j’ai envie de
relire La Recherche du temps perdu.
Qu'est-ce que j'ai aimé ce livre !
RépondreSupprimerIl est très impressionnant.
Supprimerun livre remarquable qui m'a beaucoup ému lors de ma lecture
RépondreSupprimerOui et les reproductions du cahier sont vraiment intéressantes pour se rendre compte des conditions matérielles des conférences.
SupprimerUn livre extraordinaire! (et ne te retiens pas, lis (encore) Proust ^_^)
RépondreSupprimerJe n'avais pas prévu de me retenir. Sans doute un petit volume cet été...
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