François Boucq et Jerome Charyn, Little Tulip, texte traduit de
l’américain par Jeanne Guyon, 2014.
À mon tour de lire et d’apprécier
cette BD qui a déjà reçu beaucoup de louanges bien méritées.
Le narrateur est tatoueur à New York.
Alors que des viols et des meurtres se déroulent en ville, il se remémore son
enfance dans les goulags de la Kolyma. Il a survécu en étant protégé des
criminels qui tenaient les camps parce qu’il est peu à peu devenu leur tatoueur
en titre.
L’histoire est belle et violente,
avec une touche de fantastique. Les allers et retours dans le temps permettent
de respirer et les réflexions sur le dessin apportent l’espoir et la promesse
de liberté – au moins dans la tête.
Le dessin est fin, avec des
contours minces faits à l’encre. Sur une gamme de gris, les gris de la ville ou
du goulag, les corps ont des couleurs chaudes et les visages marqués par la
dureté de la vie se révèlent. Les personnages ne sont pas caricaturés, mais les
yeux sont souvent exorbités ou brillants, les dents sortis. Ils sont hagards et
presque fous de souffrance.
Cette bande dessinée parle du
dessin qui sauve, du dessin magique qui transforme les corps et permet aux êtres
humains de vivre et de survivre. Les planches où s’entremêlent les corps tatoués troublent la vue et
les sens, c’est une réussite graphique.
L'avis de Miss Alfie et de Jérôme.
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