Goran Petrović, Atlas des reflets célestes, traduit du serbe par Gojko Lukić, publication originale 1993.
Un livre curieux qui se révèle
une agréable surprise.
Dans une ville inconnue, une
bande de jeunes gens enlèvent le toit de leur maison pour vivre sous le ciel
(et il ne pleut pas dans la maison). Le livre raconte leur vie, empreinte de
magie et de merveilleux.
Nous n’entendons même pas le silence quand il se pelotonne et soupire d’aise.
J'ai commencé le roman avec
une certaine prévention car le texte est accompagné de tout un appareil nous
faisant croire à un truc ésotérique (et ça m'agace). Les chapitres courts sont suivis de
morceaux de légendes donnant en quelque sorte une profondeur à l'imaginaire qui
est développé ici. En réalité, j'ai trouvé que la narration manquait de
structure et de fil conducteur, mais j'ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir.
J'ai finalement été charmée par cet univers plein d'une douce magie où la vie
quotidienne est pleine de petites fantaisies : les oiseaux brodés sur les
tissus fuguent et reviennent prendre leur place, les esprits voyagent comme des
truites dans un ruisseau, les souvenirs sont rangés précieusement dans des
boîtes et l’hiver on tricote des chandails avec la neige.
Conscients que toute ville
court le risque de devenir un labyrinthe dans lequel les gens se perdent, ils
harmonisèrent leurs nombreuses cités avec des chants. Pendant des années, au
long des rues, aux carrefours et sur les places à travers tout le continent,
les musiciens semèrent des graines de musique. Les mélodies, en poussant,
empêchèrent les innombrables murs des villes de s’enchevêtrer en un fouillis de
bâtiments inextricable. Car seule la musique ne se laisse pas réduire en
paquets de nœuds, si bien que les chemins plantés de chants ne peuvent finir en
pelotes de déroute.
Merci à Babelio et aux éditions Noir sur Blanc pour cette lecture.
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