W. B. Yeats, L’île sur le lac, à Innisfree, 1890.
Que je me lève et je parte, que
je parte pour Innisfree,
Que je me bâtisse là une hutte,
faite d’argile et de joncs.
J’aurai neuf rangs de haricots,
j’aurai une ruche
Et dans ma clairière je vivrai
seul, devenu le bruit des abeilles.
Et là j’aurai quelque paix car
goutte à goutte la paix retombe
Des brumes du matin sur l’herbe
où le grillon chante,
Et là minuit n’est qu’une lueur
et midi est un rayon rouge
Et d’ailes de passereaux déborde
le ciel du soir.
Que je me lève et je parte, car
nuit et jour
J’entends clapoter l’eau paisible
contre la rive.
Vais-je sur la grand route ou le
pavé incolore,
Je l’entends dans l’âme du cœur.
Poème présent dans le recueil Quarante-cinq poèmes, traduit de l'anglais par Yves Bonnefoy. Le point sur Innisfree.
Ingres qui fait des lignes. |
Magnifique.
RépondreSupprimerOui, ce poème est vraiment beau.
RépondreSupprimerMerci pour le partage, j'aime beaucoup aussi !
RépondreSupprimerIl y a quelques pépites chez Yeats.
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