La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



jeudi 19 novembre 2015

Plus je regarde moins je sais si les arbres et les fleurs poussent quand je ne regarde pas.

Oren Lavie et Wolf Erlbruch, L’Ours qui n’était pas là, traduit de l’anglais par Marion Graf et Jean-Pierre Lanarès, parution originale en allemand et en 2014, édité en Suisse par La joie de lire.

C’est l’histoire d’une gratouille qui se grattait et plus elle se grattait, plus elle devenait un ours. Ainsi apparut l’Ours-qui-n’était-pas-là, inquiet de savoir s’il était le plus beau et le plus gentil des ours. Heureusement, il a déjà de vieux amis, la Vache complaisante et le Lézard paresseux pour répondre à ses questions.
En voilà un beau livre ! Nous avons apparemment une histoire classique où l’ours découvre peu à peu qui il est et fait son apprentissage de la vie, mais par des moyens bien peu ordinaires, avec un ton jouant sur l’humour, sur sa naïveté pour résoudre ces grandes questions de la vie. Mais c’est un récit plein de douceur de la vie.
Le texte n’est pas pour les tout petits, puisqu’il joue sur les mots et l’absurde. C’est aussi un jeu sur la langue et sur les attendus des contes, dans la lignée lointaine d’Alice au paysdes merveilles. Ce livre est donc destiné aux parents qui lisent avec leurs enfants (ou l’inverse) et à ceux qui relisent avec plaisir. L’histoire est pleine de poésie et d’originalité et se relit sans problème.


Quant aux dessins, ils sont magnifiques ! La Forêt Merveilleuse est rendue par un motif compliqué de feuillages, qui ressemble à des impressions au tampon se superposant de façon un peu floue, un peu tremblée. On est dans une forêt magique, propre au conte, rêvée et délicate. L’ours est une grosse silhouette noire (un grand dadais même) à l’immense sourire rouge et à l’air naïf, la vache a de longs cils et le lézard est un snob anglais arrogant. Le papier épais fait de cet album un très bel objet.

« C’est curieux », pensa la gratouille en se grattant de plus belle. Une minute après, une fourrure commença à recouvrir le gratouillement. Puis la fourrure fabriqua des bras et des jambes et un nez… Peu après, la gratouille ressembla presque exactement à… un ours.


 Ce livre a beaucoup plu à Moustachu et à ses parents.


Merci à La joie de lire et à Babelio pour cette lecture.

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