Joan Batista Favre ou Jean-Baptiste Favre, Histoire de
Jean-l'ont-pris, écrit au XVIIIe siècle, vers 1753-1755, publié
de façon posthume en 1877, traduit de l’occitan par Jules Troubat, édité chez
Caillon Dorriotz.
Une nouvelle comme un roman picaresque du XVIIIe
siècle.
Nous sommes dans la région de Nîmes. Un baron demande à un
paysan de lui raconter son histoire pour le distraire sur la route et bien sûr
le bavard se fait un plaisir de s'exécuter. Jean-l'ont-pris est fils de Margot
la bâtarde et de Truquette lequel a fini pendu. Une enfance de voleur de
fruits, des amours avec la belle Babeth, un mariage trompeur, une richesse à la
provenance douteuse... Ce n'est pas un récit d'apprentissage où la vertu
triomphe et ici, les étapes traditionnelles du roman biographique sont moquées
gaiement. Cette nouvelle se moque visiblement de la vision d'un supposé bon
peuple naïf à la mode au XVIIIe siècle. Jean-l'ont-pris est
indéniablement de la famille de Jacques le fataliste et loue le plaisir pris à
beaucoup manger. Enfin, le langage a une verdeur, une crudité, un sens de la
vie propre à son temps.
Notez que le baron parle français tandis que le paysan
répond en occitan.
La place est bonne et fait honneur. La première année nous
nous en ressentîmes si bien, ma grand-mère et moi, qu'elle en creva et que j'engraissai
comme un chapon.
F. Boucher, Étude d'une poule, vers 172 7-28, Nationalmuseum de Stockholm, |
L'avis de Virginy.
Merci à l'éditeur Caillon Dorriotz
qui m'a proposé cette lecture (et qui présente aussi des titres québécois très intéressants).
Fumer le fenouil du cimetière ? Je ne connaissais pas cette expression.
RépondreSupprimerLa langue paysanne du XVIIIe siècle a de l'originalité.
Supprimer