La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 16 janvier 2016

Peinture canadienne

Encore un volet du voyage au Québec…
Après avoir dit un mot des baleines et de la Gaspésie et de différents musées d’histoire et avant de parler de Montréal, des Amérindiens et de Maniwaki, un billet un peu feignant où on va juste regarder de belles peintures.
J’ai visité deux musées de peinture durant mon séjour : le musée des beaux-arts de Montréal dont je n’ai eu le temps de voir que les collections québécoises, mais où j’ai revu un ami qui y travaille, et le musée d’Ottawa qui présentait une exposition sur Alex Colville, un artiste canadien que je ne connaissais pas. Une belle découverte !


Grand tableau de Kent Monkman, Les Castors du roi, 2011, Montréal. L'artiste reprend les grandes peintures de chasses royales telles qu'on en faisait au XVIIIe siècle et rappelle que le Québec intéressait les Français pour les fourrures. C'est aussi très ludique avec les angelots-castors dans les cieux. 
Le musée de Montréal explique qu'il existe peu d'art inuit antérieur au XIXe  ou même XXe siècle dans les musées canadiens pour la bonne raison que beaucoup d'objets se trouvent en Europe, les cabinets d'amateur ont récolté beaucoup de choses. Je ne montre pas aujourd'hui d'oeuvres inuites,  mais les musées canadiens en sont riches (ce sont donc essentiellement des objets fabriqués au XXe siècle).

Je commence par deux tableaux montrant la vie au Québec dans l'ancien temps. Ici, la Bénédiction des érables par Marc-Aurèle  de Foy Sutor-Coté (1914) et Les Coupeurs de glace d'Horatio Walker (1904).


La peinture canadienne compte notamment une belle école du paysage, avec des artistes formés en Europe qui vivent en peignant des tableaux inspirés de la nature grandiose qu'ils ont sous les yeux. 

Homer Hansford Watson, L'Approche de l'orage dans les Adirondacks, 1879, Montréal.

Allan Edson, Chutes Shawinigan, 1869, Ottawa.

Bien sûr, au fil des années, les artistes canadiens ont tenté de créer une école de peinture locale et de s'affranchir des modèles européens.

Emily Carr, L'Homme de bienvenue, 1913, Ottawa.

Emily Carr est une peintre canadienne qui a beaucoup représenté sa région, la Colombie-Britannique, et notamment les villages autochtones. Le musée d'Ottawa possède plusieurs de ses peintures représentants des totems.

Laurent Harris, Paysage décoratif, 1917, Ottawa.

Laurent Harris est membre de ce que l'on appelle le Groupe des Sept qui souhaite représenter la nature canadienne selon une esthétique propre, éloignée des canons classiques de la peinture européenne. Couleurs vives, lumière radieuse, vitalité de la nature, motifs décoratifs et absence de l'homme sont les points communs de leurs oeuvres. Ce n'est pas sans faire penser à la peinture symboliste ou à certains paysages du finlandais Akseli Gallen-Kallela.
Thomson est mort trop tôt pour faire partie de ce Groupe des Sept, mais il semble y avoir toute sa place.

Tom Thomson, Cèdres givrés Grand lac Cauchon, 1915-1916, Ottawa.


Deux paysages de Gaspésie par Marc-Aurèle Fortin : Anse aux Gascons (1941-1945) et Saint-Siméon (1950) (Montréal). J'ai beaucoup aimé les peintures de cet artiste.


Au musée d'Ottawa, j'ai découvert Alex Colville. C'est un univers étonnant. Aucun geste extraordinaire, violent ou étrange, mais le cadrage et le très grand fini de la technique suscitent le malaise chez le spectateur. L'exposition rapprochait certaines peintures de films, notamment de ceux d'Hitchcock.


Colville, Cheval et fille, 1984, collection  privée.

Colville, Bus de Berlin, 1978, collection privée.
Plusieurs tableaux montrent un personnage ou un animal en mouvement, mais de façon très lisse, sans effort, sans bruit, sans agitation comme suspendu, c'est très particulier.
Colville, Terrier et corbeau, 2001, collection  privée.

Colville, Embarquement, 1994,  galerie privée à Beaverbrook.

Ce tableau est remarquable par le choix du point de vue et son cadrage. Alors que tout est calme et que les couleurs sont dans une harmonie grise, il produit une certaine inquiétude - on se croirait dans un film de suspense.
Colville, Tout au fond, collection de la Banque royale du Canada.
Le tableau est circulaire - à moins que le couple ne soit observé à la lunette ? Notez qu'un monde sans ombre et en pleine lumière, apparemment sans rien de caché, peut être très perturbant. Je pense à Plein Soleil.

Colville, Janvier 1971, collection privée.

C'est tout pour aujourd'hui !

3 commentaires:

Sylvie a dit…

Le Musée national des beaux-arts à Ottawa est effectivement un incoontournable. Une très belle visite à faire.

Sylvie a dit…

J'adore Colville :-)

nathalie a dit…

Je l'ai découvert grâce à cette visite et j'en suis ravie.