Elizabeth von Arnim, Elizabeth et son jardin allemand,
traduit de l’anglais par François Dupuigrnet Desroussilles, 1898.
Un petit livre idéal pour se délasser
en plein déménagement (du vécu !).
L’auteur se met en scène dans son
amour pour son jardin. Anglaise, mariée à un comte allemand, appelé
familièrement l’Homme de Colère, Elizabeth raconte ses deux premières années dans
une bâtisse de Nassenheide à déployer ses efforts de jardinage. Elle a trois
enfants (le bébé d’avril, le bébé de mai et le bébé de juin) et quelques
domestiques, mais les devoirs de maîtresse de maison ne l’intéressent guère et
elle préfère passer son temps dehors à élaborer des projets de massifs et de
plantations, à lire (= à rêvasser) sous les arbres et à distribuer ordres et
conseils au jardinier. J’ai eu l’impression d’une grande dame commandant des
graines et des plants par chariots entiers et enquiquinant le jardinier pour
obtenir ses plates-bandes rêvées (alors qu’on sait bien que les jardiniers n’en
font qu’à leur tête), parce que la décence (à la fin du XIXe siècle)
ne permet pas à une femme comme il faut de se jeter sur une bêche.
Moi, ce sont les fleurs de cactus dont je suis fière !
L’amusant est que le texte de
l’édition Salvy est précédé d’une présentation par E. M. Forster qui enseigna
l’anglais quelques années plus tard aux enfants d’Elizabeth et qui se souvient
bien mieux de la nature et des paysages alentours que du jardin à proprement
parler.
Je me suis régalée des délicieux noms
des roses : Jaune Perse, Safran, Laurette Messimy…
L’Homme de Colère affecte le plus
grand mépris pour ces pique-niques, étant parfaitement indifférent à la nature,
aux bras de mer gelés, et à la beauté d’une forêt qui ne lui appartient pas. Le
moindre des navets, pourvu qu’il pousse sur ses terres, lui paraît infiniment
plus beau que le plus haut, le plus rose, le plus droit des pins couronnés de
neige qui se dressent dans le soleil levant. Admirez à cette occasion la
supériorité manifeste de la femme qui, après avoir admiré la beauté du pin,
rentre tranquillement chez elle manger le navet.
Un peu de lecture en plein déménagement.
RépondreSupprimerUne dame qui dit du mal de tout le monde et qui jardine, c'est idéal pour se reposer après les cartons.
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