Jack London, « Lorsque l’homme frappe l’homme. » Chroniques sportives,
textes parus entre 1901 et 1913, choisis par Benoît Heimermann, traduction par
Jacques Parsons, Francis Lacassin, Charles-Noël Martin, Claire Desserrey et
Éric Vibart.
Jack London fut journaliste
sportif et ce recueil rassemble des textes consacrés à la boxe, au surf, à la
voile et au tir.
London sait se battre et ce
rapport intime au corps, aux muscles et à la violence nourrit véritablement ses
textes sur la boxe. Il faut noter que l’on est à un moment particulier de
l’histoire de la boxe, celui où des boxeurs noirs l’emportent sur des boxeurs
blancs (et aux États Unis, cela ne fait rire personne et surtout pas London).
En dépit de ses propres opinions racistes, London couvre l’événement avec
objectivité et ne rechigne pas à reconnaître la supériorité du boxeur noir. Ces
chroniques sont l’occasion d’en appeler à la nature sauvage, virile et
puissante (pas forcément le meilleur).
Et c'est là une chose que ne peuvent comprendre les non-initiés. Tandis que ceux qui savent regardaient et exaltaient la parfaite condition de Jeff, quelques-uns disaient naïvement leur surprise de voir la douceur de ses contours et la couche de graisse qui l'enveloppait. De la graisse, il n'y en a pas une once chez lui. ces monticules aux doux contours, ces crêtes, ces bourrelets sont du muscles, et de la qualité la plus belle qu'on puisse trouver chez un homme. On pourrait aussi bien dire qu'un chat est gras sous prétexte que, lorsqu'il est détendu, ses muscles prennent une douceur veloutée. C'est l'expression qui décrirait le mieux l'état dans lequel se trouvent actuellement les muscles de Jeff : une douceur veloutée, splendide et superbe.
Sérigraphie, 2008, Centre Pompidou, RMN. |
Le texte le plus remarquable du
recueil est à mon sens celui où London découvre et apprend le surf au hasard
d’un séjour à Waïkiki. Cet épisode donne lieu à une magnifique évocation de la
puissance de la vague et de la magie qu’il y a à glisser sur l’eau. L’auteur
s’émerveille de l’ingéniosité humaine et rend grâce au soleil et à la mer.
C’est une découverte.
Il a
littéralement sauté sur le dos de la lame et chevauche la mer qui rugit et rue
de toutes ses forces sans parvenir à le désarçonner. Mais il poursuit sa
chevauchée impériale, impassible, immobile comme une statue soudainement sortie
des profondeurs de la mer par on ne sait quel miracle. Il file droit vers le
rivage sur ses talons ailés noyés dans les crêtes blanches des brisants.
Un documentaire sur la boxe à cette époque, avec les combats entre français et
américains, entre blancs et noirs.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
N’hésitez pas à me raconter vos galères de commentaire (enfin, si vous réussissez à les poster !).