W. H. Auden, Quand j’écris je
t’aime, 1959, traduit de l’anglais par Béatrice Vierne.
XLIX
« Je T’aimerai quoi qu’il advienne, même si… » – suit alors
une liste de miracles catastrophiques – (même
si, aimerais-je dire, toutes les
pierres de Baalbek se scindent précisément en quatre, si les freux de Repton
énoncent de sinistres prophéties en grec et si le Windrush beugle des
imprécations en hébreu, si le Temps s’écoule en boustrophédon et si par trois
fois Paris et Vienne sont de nouveau éclairées au gaz…). Me paraît-il concevable que ces événements puissent survenir de mon
vivant ? Si ce n’est pas le cas, qu’ai-je promis ? Je T’aimerai quoi qu’il advienne, même si tu
grossis de dix kilos ou si tu te retrouves affligée d’une moustache :
cela, oserai-je le promettre ?
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