Alberto Ongaro, L'Énigme Ségonzac, publication originale
2009, traduit de l'italien par Jacqueline Malherbe-Galy et Jean-Luc Nardone,
édité par Anacharsis.
Un bon roman de cape et
d'épée (mais il y a plus de manteaux que de capes).
Un homme trouve un vieux
tableau dans le grenier d'un immeuble parisien. Il imagine l'histoire qui doit
bien exister derrière. Donc... Nous voici en plein XVIIIe siècle.
Philippe Ségonzac, fraîchement diplômé de médecine, quitte Paris pour rejoindre
la maison de son père sur les bords de Marne et échappe de justesse à une
tentative de meurtre. Ensuite, les évènements se succèdent. De nouveaux morts,
des galopades, des bandits de grand chemin, une très belle jeune femme, la
luxure, beaucoup de coïncidences... Tous les ingrédients sont là. À la
recherche de l'amour et de la vérité, Philippe trouvera tout cela, explorera
les milieux des voleurs et de la très grande noblesse et sera même à deux doigts
de rencontrer Canova. Le régime absolutiste et sa corruption vacillent
doucement et le pays apparaît comme étant sans foi ni loi, car c'est la
réputation des individus qui compte. L'auteur s'amuse et nous aussi, il adresse
des clins d'œil à Dumas, passe les récits qui l'ennuie et s'arrête sur les
autres. C'est mené à un rythme d'enfer et c'est très entraînant. J'ai apprécié
que l'auteur ne fasse pas semblant d'écrire un roman historique sérieux (tout
en en écrivant un) et parte du principe que le lecteur ait envie de s'amuser et
de vivre des aventures peu ordinaires. J'ai aussi aimé que le roman ne se croie
pas obligé de nous emmener à Versailles et choisisse de serpenter entre les
bourgeois, les voleurs et les aristocrates en les faisant se côtoyer. On est
sur un théâtre, les figures entrent, agissent et disparaissent. C'est un
plaisir à lire.
J. Fenouil, Portrait du comédien Préville, 1751, musée des beaux-arts de Marseille, M&M. |
À cette heure-là les rues
de Paris commençaient à être moins sûres que durant la journée ; toutefois,
s'il se hâtait et parcourait les larges allées au lieu des ruelles qui lui
épargneraient du temps, mais d'où, s'il y entrait, il pourrait très bien ne
plus jamais ressortir, il ne courrait aucun danger sérieux. Il vérifia ses
pistolets et éperonna son cheval.
L’avis de Passion Bouquins. Bon pour le défi italien d'Eimelle.
un auteur italien que je découvre!
RépondreSupprimerApparemment il y a deux ou trois autres titres traduits en français.
SupprimerJ'aime beaucoup cet auteur, "La taverne du doge Loredan" est l'un de mes romans préférés. Et varier les genres ne lui fait pas peur, il s'en sort toujours avec brio...
RépondreSupprimerAh je note ce titre qui effectivement a l'air de bien plaire.
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