Gustave Marx, L'Amour en 1000 ans d'ici, publié en
1889, édité par ArcheoSF.
Encore une belle utopie.
Un rabbin familier des
secrets de la Cabale raconte un rêve qu'a fait son fils. Il a entrevu
l'avenir... Dans mille ans, un homme inventera des ailes qui permettront à l'homme
de voler tandis qu'une suite d'inventions rend les habitations et beaucoup
d'autres choses gratuites. Enfin, ces ailes permettent de visiter les autres
planètes du système solaire jusqu'à la planète Vénus. Bientôt les états et la
guerre sont abolis (et le monde entier décide que la France sera à la tête des
nations, bien sûr) et chacun rend hommage au seul dieu possible, l'Éternel (y a
même plus d'athées ! moi mourir).
T'ai-je dit qu'il n'y a plus ni militaires, ni huissiers, ni concierges ?
La première originalité
de cette utopie est le rôle joué par la Cabale et les savants juifs. J'ai également
apprécié que les inventions soient issues du monde entier et de plusieurs
planètes. Marx s'imagine que quand l'ensemble des biens de consommation sera
fabriqué en série et quasi gratuit l'argent et la rivalité seront supprimés au
point de déposer les anciennes monnaies au musée de Cluny (Exactement l’inverse
de ce qu’il s’est passé donc). Je suis frappée aussi par le fait que ce texte
traduise une confiance inébranlable dans le progrès technique et par le fait
que plusieurs de ces utopies envisage un avenir très unifié où tous les états
et individus adoptent le même modèle sans discussion. Ce serait la fin de
l'histoire ? D'ailleurs il est rarement question d'individus, on est vraiment
dans des visions de masse. On ne sait pas ce que les femmes sont devenues dans
ce monde idéal. En revanche, tous les travaux domestiques sont dorénavant
réalisés par des singes très intelligents trouvés en Afrique - ça pue un peu,
là.
B. Peinado, Silence is sexy, 2004-2015, collection privée, M&M. |
La grande fusion est accomplie, il n'y a plus qu'un culte dans l'univers, le règne tant annoncé et tant prédit de l'Unité est arrivé !
Ce texte traduit une vision
assez arriérée de la peinture qui est simplement destinée à reproduire le réel
et qui disparaît donc face aux progrès de la photographie. Voilà : il manque la
subjectivité dans ce monde.
Je note que l’agriculture
et la nature donnent lieu à une vision totalement fantasmée, comme un retour au
jardin d'Eden quand cultiver ne nécessitait aucun effort et que les animaux ne
se dévoraient pas entre eux. Dans 1000 ans, le lion et la gazelle seront
réconciliés.
Parce que les hommes
étaient pauvres, ignorants autrefois. Maintenant qu'ils sont instruits, qu'ils
sont dans l'aisance, il n'y a plus que l'homme tel que Dieu l'a créé, humain,
bon et sociable.
D'autres récits d'utopie
sur le blog.
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