Nathan Larson, Le système D., traduit de l’américain
par Patricia Barbe-Girault, parution originale 2011, édité en France par
Asphalte.
Le narrateur est un homme
étrange, nommé Dewey Decimal, vivant dans la bibliothèque de New-York, ancien
militaire, amnésique, homme de main d’un procureur. Le monde a changé après un
certain 14 février : crises économiques, série d’attentats à l’explosifs,
super grippe, montée des eaux contaminées par on ne sait quoi. On n’en saura
pas le détail, mais ce qui est certain c’est que l’on se trouve dans un monde
défait où l’essentiel est de sauver sa peau. Le héros se voit charger
d’éliminer un mystérieux Ukrainien – et évidemment cette mission va lui apporter
pas mal d’ennuis, puisque nous sommes dans un roman noir.
Le procureur est vénère. NB : même quand il est pas vénère, il parle trop fort, aucun sens des convenances. Comment ça s’appelle, cette maladie, déjà ? Quand on a des difficultés significatives dans les interactions sociales. Comment ça s’appelle ? J’ai des images d’asperges qui me viennent en tête, une forêt d’asperges, même.
F. Biesmans, Small take place 1, 2015 céramique, collection privée, M&M. |
Des anciens de la guerre de
Yougoslavie, une femme fatale très fatale, un genou en titane, pas mal de
balles perdues et de castagnes… C’est un roman qui allie l’aventure,
l’exploration d’une ville pas très loin de l’apocalypse avec une intrigue quand
même policière et qui se lit d’un trait.
Le charme vient beaucoup de
Dewey, dont le lecteur ne sait pas grand-chose. Amnésique et maniaque, doté
d’un système de lois intérieures pour régir sa vie (comme uniquement tourner à
gauche le matin), en proie à des TOC, totalement obsédé par les miasmes, les
microbes et autres trucs transmissibles, au premier abord on n’a pas
l’impression qu’il soit fait pour l’aventure, préoccupé de son costume et de
son look de privé des romans noirs des années 30. Bien sûr, on se trompe. L’humour
vient aussi du fait que Dewey qui vit dans une bibliothèque a des réminiscences
de noms de jazz ou de littérature, mais c’est un peu confus dans sa tête. Ses
réflexions offrent un joyeux contraste avec cet environnement maffieux et
criminel.
Je vous recommande !
Prends la 495 et poursuis ma
route jusqu’à l’embranchement pour la 678, sur laquelle je m’engage, le tout en
parfait accord avec le Système, qui prévoit une alternance impair/pair
s’agissant des numéros de route. Prends la sortie 13 SW. Par respect pour le
Système, je tourne uniquement à gauche : ça me fait faire quelques
détours, c’est vrai, mais je finis par arriver à Mowbray Drive.
Merci Marie-Neige pour la
lecture.
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