Serge Joncour, Repose-toi sur moi, 2016.
Une histoire contemporaine.
Ludovic, un grand gaillard tout
doux venu de la campagne, travaille dans le recouvrement à Paris. Il est ainsi
au plus près des grandes et petites misères sociales, des artisans fauchés, des
retraités un peu paumés, des escrocs de petite envergure, de ceux qui sont
vaguement ratés. Il habite le même immeuble qu’Aurore, mariée avec deux
enfants, styliste dont la boîte va mal et dont l’associé pourrait bien être un
traître. Mais elle est mère et chef d’entreprise et pas question de montrer ses
faiblesses, de demander de l’aide. Le monde est dur.
P.W. Steer, Jeune femme sur la jetée, 1886-1888, Musée d'Orsay, RMN. |
Ces deux-là vont se croiser à
l’occasion de deux corneilles perchées dans les arbres et se rapprocher. Deux
points forts pour moi à ce livre : d’abord l’histoire d’amour est très
belle, très douce et très tendre. Les scènes de sexe sont bien racontées et
finalement le livre refermé on ne sait pas trop ce qu’il va advenir d’Aurore et
Ludovic. Ensuite, Joncour parvient assez habilement à entrecroiser la peinture
de société et l’histoire intime. Les personnages sont pris dans leurs rôles
sociaux, dans la grisaille et la médiocrité ambiante, ils ne sont pas vraiment
adaptés à cette société rude et pleine d’épines. Voilà pourquoi ils se
rapprochent, comme pour créer un cocon rassurant permettant d’affronter cet
extérieur si menaçant.
Difficile cependant pour moi
d’être plus enthousiaste, car ce n’est pas vraiment le genre de sujet qui me
plaît le plus ou qui m'intéresse – moi qui cherche plutôt à m’évader en lisant. Il n’empêche,
j’avais été heureusement surprise par L’Amour sans le faire et je retrouve ici cette même écriture sensible et délicate à
la fois.
Elle était là à attendre qu’il
lui demande quelque chose d’autre, à espérer qu’il ait besoin d’elle, ce
n’était pas si courant qu’elle puisse aider quelqu’un, comme si l’idée de
pouvoir lui filer un coup de main la renforçait d’une énergie nouvelle, comme
si de pouvoir l’aider la faisait revivre… Il ne la priverait pas de ce cadeau.
Il ne priverait personne de ce cadeau.
Hum... je ne suis pas bien fan des histoire d'amour, surtout quand elles sont belles, douces et tendres...
RépondreSupprimerMoi non plus je dois dire. Ce n'est pas lié au talent de l'écrivain, mais ce sujet n'est pas vraiment le mien.
SupprimerJ'ai noté ce titre depuis sa parution, je vais me laisser tenter !
RépondreSupprimerBon ne l'achète pas, je vais te garder mon exemplaire.
Supprimerj'aime bien les histoires d'amour, et cette critique sociale m'a amusée. J'avais aimé l'écrivain national. Je conseille ces deux titres sans modération.
RépondreSupprimerC'est en effet un bon écrivain !
Supprimer