La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



samedi 7 janvier 2017

Au musée des Unterlinden de Colmar


Fin novembre j’ai eu la joie de découvrir la jolie ville de Colmar (en excellente compagnie). J’avais deux objectifs dans cette journée : voir l’exposition Otto Dix et voir le retable d'Issenheim de Grünewald. Vous l’avez compris, nous avons passé la journée au musée des Unterlinden.
Le matin, ce fut donc Otto Dix. Pas de photos mais ce n’est pas grave, courrez-y vite ! Je ne connaissais d’Otto Dix que les œuvres représentant les mutilés et les gueules cassées d’après la Première guerre mondiale. Mais l’expo montre l’œuvre de toute une vie : de nombreuses gravures et un immense polyptique montrant la guerre, le travail de Dix inspiré du retable de Grünewald justement et des peintures beaucoup moins connues (une Annonciation tout à fait terrifiante). L'exposition se tient jusqu'au 30 janvier, allez-y !
Le midi, ce fut jambonneau braisé au munster (hors musée).
L’après-midi, ce furent les collections permanentes du musée. Tout d’abord, les peintures de Martin Schongauer, de son entourage et d’artistes contemporains qui lui furent contemporains. Les couleurs sont là devant nous, éclatantes et pleines de vie. Le dessin est expressif et des œuvres au sujet rebattu sont pleines d’inventions. C’est vraiment magnifique.

Martin Schongauer et son entourage, Annonciation, vers 1480, où Gabriel est escorté par quatre lévriers (c'est vraiment original) qui ont des noms de vertus (bon, ok). Et ces murs roses ?

Martin Schongauer et son entourage pour ce très beau Noli me tangere. Admirez le Christ tout de rouge vêtu (je suis en train de lire Rouge de Pastoureau) et le très charmant jardin de l'arrière-plan.




Deux photos d'un retable peint par des artistes non encore identifiés, dans la région de Colmar, à la fin du XVe siècle. Un homme active le feu qui servira à faire bouillir Saint Jean et sur un autre panneau le bourreau (vêtu de vêtements rayés #PointPastoureauBis) essuie sa lame après avoir tranché la tête de Saint Jean-Baptiste.

Et enfin, le maître, Matthias Grünewald (un artiste très aimé par Huysmans). Le retable d'Issenheim est immense et spectaculaire. Sur sa croix, le Christ montre une chair martyrisée et souffrante, comme un pauvre homme qu’il est. Et sur le volet de la Résurrection, il jaillit en technicolor (ces couleurs ont-elles réellement 500 ans ?) comme le dieu véritable qu’il est.



Même retable (il est immense,  je ne mets que quelques photos, mais visitez la page Wiki pour tout voir) : la tentation de Saint Antoine avec ses monstres et ses couleurs psychédéliques. Que tout cela est effrayant et extraordinaire !

Le musée des Unterlinden est un ancien couvent, ne laissez pas votre manteau au vestiaire, car il n’y fait pas chaud !


8 commentaires:

Dominique a dit…

Ce rétable est vraiment extraordinaire, juste pour pouvoir le voir je ferai bien le voyage jusqu'à Colmar
Le musée à l'air magnifiquement mis en valeur

nathalie a dit…

Cela faisait des années que j'attendais de le voir, j'ai sauté sur l'occasion !

eeguab a dit…

C'est vrai que ce retable est une oeuvre maîtresse.

La chèvre grise a dit…

Ce retable, je ne m'en lasse pas. C'est une merveille, qui frappe les esprits. Je l'ai découvert pendant mes études de lettres, en parallèle du roman "À rebours" de Huysmans : une torture ce roman mais un émerveillement que la découverte des primitifs européens.

nathalie a dit…

Même connu, il reste extrêmement impressionnant.

nathalie a dit…

Moi aussi je l'ai découvert grâce à Huysmans, quel grand homme.

Arieste a dit…

Il faut que j'aille à Colmar, ton billet donne très envie !

nathalie a dit…

C'est une très jolie ville. On fait facilement l'aller et retour dans la journée depuis Strasbourg.