La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



vendredi 14 juillet 2017

Il voyait les serres des religieuses accrochées au rebord des fenêtres béantes.

Leandro Ávalos Blacha, Malicia, traduit de l’argentin par Hélène Serrano, parution originale 2016, édité en France chez Asphalte.

Juan Carlos, un pauvre type, et Perla, insipide, sont en lune de miel dans une station balnéaire, en compagnie de Mauricio. Mais une starlette meurt avec d’étranges brûlures. Puis une autre. Nos amis se rendent quand même au grand spectacle ayant pour thème Batman, le Joker et les filles à moitié nues. Là, ça déraille complètement. En un ou deux jours, la ville est totalement désorganisée. Une petite fille prend le contrôle de tous les postes de télévision et parle avec la voix du Diable. Et puis il y a des trucs bizarres avec beaucoup de sang. Bref, c’est un peu le grand n’importe quoi.
Un roman pour se détendre à lire en une journée. Je me demande si je n’avais pas préféré Berazachussetts avec ses sympathiques zombies. Ce qui est plaisant ici, c’est que le voyage de noce le plus mortel qu’on puisse imaginer tourne peu à peu au cauchemar grandiloquent, tout en conservant ses personnages médiocres. Deux motifs me semblent particulièrement réussi. D’abord celui de la petite fille possédée apparaissant sur tous les écrans de télévision, même ceux qui sont débranchés, est tout à fait terrifiant. Ensuite, le récit du show Batman, avec les danseuses maquillées en Joker et en coiffe à plumes, accompagne très bien les meurtres. Paillettes, culte des apparences, argent, va très bien avec des choses… euh… plus carnassières.
Cosplay du Joker, Wikipedia.
Vers la fin du morceau, les faux Jokers se volatilisent, et c’est comme si les miroirs se brisaient. Il ne reste sur scène que celui incarné par Vilma Menta. « On n’est pas obligés de se tuer », dit Batman à genoux, d’une voix lasse. Un revolver apparaît comme par enchantement dans la main du Joker, qui le braque sur le héros en éclatant de rire.

Mon conseil : si j’en crois la lecture de Basse saison évitez les stations balnéaires argentines.

Destination PAL – la liste complète des lectures d’été.



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