Victor Hugo, L'Intervention,
1866.
Minuscule pièce de théâtre, tout juste un intermède, un tableau de la
société contemporaine.
Edmond fabrique des éventails, Marcinelle est dentellière. Ils
s'aiment, ils sont jaloux, ils sont pauvres, ils sont unis par le deuil d'un
enfant. Ils sont troublés par l'arrivée d'un couple, beau et riche. Edmond respire le parfum de cette femme toute en
soieries, Marcinelle rougit devant ce baron chaussé d'élégantes bottines.
- Elle n'avait que deux ans.
- Deux ans. C'est une drôle de chose que le bon Dieu ne puisse pas prêter un ange plus longtemps que cela.
Le titre incite à penser que l'irruption de la richesse dans le
pauvre grenier constitue une « intervention », c'est-à-dire un événement ponctuel qui permettra ensuite à ce couple
de s'aimer tranquillement, mais je suis plutôt encline à croire que ce genre de
scène se reproduira encore et encore et qu'ils ne guériront pas de leur
jalousie. C'est plutôt triste.
Il s'agit d'une peinture sociale assez dure où la pauvreté et la
richesse se font face sans se parler avec toute la cruauté que cela suppose. On
trouve aussi des indications techniques précises sur le
travail de la dentelle et sur les chevaux de course.
Et ce jeune noble qui sait faire du crochet est bien ridicule (et
pourtant !).
Cela tient à ce que j'en suis. Oui je suis du peuple et je m'en
vante. Je pense comme le peuple et je parle comme le peuple. J'ai les bons bras
du courage et j'ai le bon cœur de la l'honnêteté.
Le billet de Claudia Lucia.
Tu as raison, leur situation ne s'améliore pas et la jalousie, les privations, risquent bien de les séparer. Mais leur triomphe même s'il est momentané est symbolique : c'est le peuple qui gagne !
RépondreSupprimerJe ne sais pas... Je n'ai pas eu une lecture si optimiste. Les pauvres gagnent une manche, mais voilà... jusqu'à la prochaine. C'est sans fin pour eux.
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