La vraie vie, la vie enfin découverte et éclaircie, la seule vie par conséquent réellement vécue, c'est la littérature.



lundi 3 juillet 2017

Un autre petit verre contre l’émotion et allons-nous-en.

Luigi PIRANDELLO, Première nuit et autres nouvelles, traduit de l’italien par Georges Piroué, nouvelles écrites entre 1894 et 1936

Un petit livre très sensible.
De Pirandello, j’ai vu au théâtre Les géants de la montagne (très très bien), mais ce sont les premières nouvelles que je lis. Ce volume (un folio 2 euros) rassemble des textes concernant le couple et plus particulièrement le couple recomposé : une jeune fille, dont le fiancé est mort et qui épouse un veuf ; un veuf qui ne se résout pas à aller trouver une autre femme ; la seconde épouse d’un mari qui se pose des questions ; une femme qui fait face à un mari enfui et à ses enfants adultères. Les nouvelles prennent place dans un petit village ou dans une belle ville, c’est selon. Mais ce qui compte, c’est que l’on est au cœur des êtres et de leurs secrets.
C’est tendre et délicat. En peu de pages, les sentiments et émotions des personnages sont décortiqués dans toute leur complexité, car on peut à la fois être ceci et cela et encore autre chose. Le silence cache bien des pensées tumultueuses. Une très belle écriture.

Elle reste seule avec cet esprit si douloureusement attentif à soi et à tout sous le masque candide de la sérénité, déchirée par une épreuve que personne n’a soupçonnée, avec ces trois filles qui ne sont pas à elle, qu’elle aura à soigner, à élever ; avec ce cœur en peine, une peine qui ne passe pas, non pas seulement en ce qui la concerne car elle souffre peut-être moins que tant d’autres, mais en ce qui concerne toutes les choses et toutes les créatures de la terre, telles qu’elle les voit dans l’angoisse infinie de son sentiment tissé d’amour et de pitié, cette peine, cette peine qui ne passe pas, même si une joie ou l’autre la soulage de loin en loin, même si un peu de paix lui apporte un léger réconfort et l’encourage ; ce cœur en peine toute la vie.
Monet, Le Déjeuner, 1873, Orsay, M&M.
Merci Sylvie pour la lecture.

Destination PAL – la liste complète des lectures d’été.



2 commentaires:

Dominique a dit…

j'aime son théâtre mais je n'ai jamais lu ses nouvelles, c'est un genre que je n'aimais pas jusqu'à aujourd'hui mais je m'y mets doucement

nathalie a dit…

J'en suis encore au stade de la découverte. Je n'ai vu qu'une pièce pour le moment. Il a également écrit des romans, son oeuvre est important !