Victor Hugo, La Forêt mouillée, 1854.
Un intermède théâtral (mais qu’avait fumé Hugo ?). Dans une campagne jardin, un homme se réjouit ou se lamente de ne pas aimer. Il pontifie. Pendant ce temps, les plantes et les animaux butinent, s’amusent, s’aiment, gazouillent et décident de se débarrasser du lourdaud. On est donc dans une aimable fantaisie, qui se moque des grands hommes et de leurs mélodrames, qui offre un contrepoint taquin au théâtre romantique et à ses grandes tirades. C’est très mimi, cela ferait un joli dessin animé.
Mention spéciale au moineau qui
ressemble furieusement à Gavroche.
Chagall, Amants dans le lilas, 1930, NY Met. |
Toutes les tiges se penchent pêle-mêle les unes
vers les autres. Le vent va et vient. Les oiseaux, les papillons, les mouches
vont et viennent. Les vers de terre se dressent hors de leurs trous comme en
proie à un rut mystérieux. Les parfums et les rayons se baisent. Le soleil fait
dans les massifs d’arbres tous les verts possibles.
(...)
Les frelons, chantant.
À bas Socrate, Épicure,
Shakespeare, Geluck, Raphaël !
À bas l’astre ! À bas le ciel !
Vivent la bave et le fiel,
L’ombre obscure,
La piqûre
Sans le miel !
Le moineau
À bas les noirs frelons avec leurs voix
d’eunuques !
Lecture commune organisée par Claudia Lucia dans le cadre de son défi hugolien. L'avis de Claudia Lucia (mais qu'elle est sévère avec Victor !) et de Margotte.
ah voilà un épisode de plus de la lecture commune, décidément Hugo est bien à l'honneur
RépondreSupprimerOui je suis à la bourre d'une semaine, mais je suis l'équipe !
SupprimerQuoi ? Hugo connaissait le papa du Chat ?
RépondreSupprimerHum... sinon je ne connaissais pas ce tableau de Chagall que je trouve très beau !
Oui le tableau est magnifique, des couleurs très douces, très belles.
SupprimerJe vois que tu as également été sensible au charme de nos amis les zanimaux ;-)
RépondreSupprimerIl est charmant ce moineau !
SupprimerAlors que moi je n'y ai pas été du tout sensible ! Mais présenté par toi dans ce billet, je m'amuse bien. Alors le moineau ressemble à Gavroche ?
RépondreSupprimerÉcoute, j'ai relu Les Misérables cet été et je te jure que certaines blagues du moineau ressemblent à celles de Gavroche (la façon dont il se moque des fleurs sérieuses et prétentieuses notamment). Je pense que dans cet intermède il faut oublier l'humain qui n'a aucun intérêt et se concentrer sur le délire animalier (moi quand j'ai lu que les vers de terre étaient en rut... j'ai relu 3 fois !).
SupprimerEcoute, j'ai ressenti tout cela comme ridicule ! Et quand tu en parles, je me dis que oui, tu as raison, cela peut être amusant !
SupprimerEt bien... les vers de terre en rut... comment prendre cela au sérieux ?
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